Par Debbie Boissonneault 

En mai, le président de l’Alliance des travailleurs de la santé des Philippines (AHW), Robert Mendoza, est venu à Winnipeg dans le cadre d’une visite parrainée par le SCFP. Ce fut un grand plaisir pour moi et mes membres de passer du temps avec lui.

L’AHW aide les travailleurs philippins de la santé à promouvoir et à protéger leurs droits économiques et démocratiques. L’organisme revendique aussi le droit des peuples à la santé en préconisant « un système complet, accessible, approprié, abordable et humain ».

Robert Mendoza est venu de loin pour rencontrer les membres du SCFP, en apprendre davantage sur nos combats et nous expliquer la lutte des travailleurs philippins de la santé. Nous avons des points en commun, malgré la distance qui nous séparent. Les coûts dictent les compressions gouvernementales au détriment des soins aux patients. Les travailleurs de première ligne ne sont pas consultés sur les changements apportés dans leur milieu de travail ou dans le système de santé. Les travailleurs doivent souvent se battre pour améliorer la qualité des soins.

Les Philippines ont un système de santé hybride, public et privé, ce que nous combattons au Manitoba. Après avoir entendu parler des impacts d’un tel système sur les Philippins, en particulier les plus démunis, je suis encore plus motivée à continuer la lutte pour des soins de santé publics.

Les défis auxquels les travailleurs philippins de la santé sont confrontés ont particulièrement intéressé les membres du SCFP. Plusieurs membres d’origine philippine ont apprécié avoir des nouvelles fraîches sur la situation qui prévaut aux Philippines. Robert Mendoza est catégorique : le chômage et le manque d’accès aux soins de santé font en sorte que beaucoup de gens vivent dans la pauvreté ou doivent s’exiler pour trouver du travail.

L’AHW croit au droit de chacun à des soins de santé et estime que la grande solidarité qui prévaut entre ses membres contribuera à atteindre cet objectif. Les demandes de l’AHW se heurtent à une grande résistance de la part du gouvernement et les membres savent qu’ils doivent faire front commun pour remporter leurs combats.

Lors d’une manifestation contre la fermeture du service des urgences d’un hôpital au Manitoba, Robert Mendoza a été surpris de constater que nous n’étions pas harcelés par la sécurité et que la police ne retirait pas notre matériel de campagne des espaces publics.

J’étais mal à l’aise, sachant que le droit de manifester et de faire campagne est réprimé aux Philippines. En revanche, j’ai senti que cette répression renforçait la solidarité entre les travailleurs.

Après avoir passé du temps avec Robert, je crois qu’on se bat avec une énergie décuplée quand on se bat pour sa vie. Peut-être devrions-nous redoubler d’ardeur. Robert a pu tisser des liens importants avec les membres du SCFP et nous rappeler l’importance de s’opposer aux compressions dans le secteur public et à la privatisation. 

Debbie Boissonneault est présidente de la section locale 204 du SCFP qui représente plus de 7000 travailleurs de la santé dans 20 établissements de Winnipeg et du Manitoba.