Aujourd’hui, nous rendons hommage et nous témoignons notre solidarité aux migrants du monde entier. Le 18 décembre 1990, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles. Depuis 2000, la Journée internationale des migrants est célébrée en cette date. C’est l’occasion pour la communauté internationale de souligner le courage de cette population sans cesse croissante et de dénoncer une triste réalité : le non-respect des droits et des libertés fondamentales des migrants.
Le nombre d’individus qui migrent contre leur gré, de réfugiés ou de personnes déplacées dans le monde atteint aujourd’hui près de 300 millions, une crise humanitaire d’une ampleur jamais vue depuis les ravages de la Seconde Guerre mondiale. Que ce soit le peuple Rohingya qui fuit la violence en Myanmar (Birmanie), les enfants et les étudiants sans papiers qui étaient tolérés aux États-Unis en vertu de l’action différée pour les enfants arrivants et qui sont maintenant menacés de déportation, ou encore les 5000 travailleurs philippins qui quittent leur pays tous les jours pour chercher du travail, tous ces exemples nous rappellent que cette crise a pour moteur la pauvreté, le chômage, la guerre et les changements climatiques.
La présidente de l’Alliance internationale des migrants, Eni Lestari, qui assistait au congrès national du SCFP en octobre, s’est adressée aux représentants des États membres de l’ONU en ouverture du Sommet sur les migrants et les réfugiés qui a accouché d’une déclaration en vue de conclure un pacte sur les migrations. Elle les a enjoints à « prendre un engagement envers la justice, envers un développement qui ne sépare pas les familles, envers un avenir qui repose sur la force de la population plutôt que sur l’exportation et l’exploitation de notre main-d’œuvre. » Au congrès du SCFP, Mme Lestari a souligné que « nous vivons à une époque où les migrations forcées se multiplient en raison des conditions économiques, de la guerre et, maintenant, des changements climatiques. Le déplacement de millions de personnes vulnérables est source de chaos à travers le monde. » Elle a ajouté : « Nous avons besoin de politiques régionales, nationales et internationales qui protègent les migrants et qui érigent des sociétés durables. Un changement structurel est nécessaire ».
Au Canada, des milliers de travailleurs migrants triment dur au quotidien pour récolter nos légumes, pour prendre soin de nos enfants et de nos aînés, pour nettoyer nos résidences et nos bureaux. Ces personnes travaillent souvent seules, dans des conditions dangereuses. Notre pays a reçu des milliers de migrants originaires de pays comme Haïti qui fuyaient les États-Unis. Nous continuons aussi à aider les dizaines de milliers de migrants qui ont fui la guerre violente qui fait rage en Syrie à s’installer au Canada. Mais nous pouvons en faire encore plus. Les communautés de migrants et leurs alliés s’organisent pour obliger le gouvernement à respecter les normes internationales, à faire appliquer la loi lorsque les droits des migrants sont bafoués et à faire en sorte que ces derniers puissent se faire entendre.
Voici ce que les membres du SCFP peuvent faire pour exprimer leur soutien aux migrants du Canada :
- Impliquez-vous dans le mouvement des villes refuges (http://congresdutravail.ca/les-villes-refuges). En tant que travailleurs en première ligne dans nos écoles et dans nos municipalités ou à titre de fournisseurs de soins de santé et de services sociaux, vous êtes des candidats idéaux.
- Soutenez le Centre des travailleurs immigrants de Montréal (http://iwc-cti.ca/fr/) qui aide les immigrants et les travailleurs migrants à s’organiser.
- Signez la pétition de la Migrant Workers Alliance for Change qui a comparu le mois dernier devant le comité permanent sur la citoyenneté et l’immigration du fédéral pour réclamer l’accès aux services sociaux, aux prestations et au statut d’immigration permanente pour tous les migrants du Canada : http://migrantrights.ca/en/nodiscrimination/.
Le SCFP s’est engagé à aider les migrants et leurs alliés à bâtir un monde meilleur où les travailleurs ne seront plus contraints de quitter leur patrie, leurs enfants et leur famille, pour trouver du travail et la sécurité.