Aujourd’hui, deux sections locales du SCFP, représentant environ 8 000 membres du corps professoral et du personnel de soutien de l’Université de Toronto, ont déposé un rapport auprès de la Commission des relations de travail de l’Ontario (CRTO), en préparation d’une éventuelle grève dans le courant du mois.
« Le personnel de l’Université de Toronto est confronté à de grandes difficultés, tant dans les salles de cours que dans les cafétérias ou dans les installations sportives : détresse causée par des salaires inadéquats, épuisement professionnel dû à la surcharge de travail, manque de respect en milieu de travail, favoritisme et insécurité d’emploi », a déclaré Eriks Bredovskis, président du SCFP 3902, qui représente les auxiliaires d’enseignement, les employé(e)s postdoctoraux et d’autres membres du corps professoral qui dispensent la plupart des cours à l’Université. « Le personnel enseignant ne doit pas travailler pour un salaire dérisoire. Si on veut continuer à offrir un enseignement de haute qualité, il est essentiel que nos salaires et nos conditions de travail reflètent réellement la valeur que l’on apporte à cet établissement. »
Les deux sections locales sont en négociation avec l’Université depuis octobre 2023. Dès que la CRTO aura publié son rapport, le personnel devra attendre 17 jours pour déclencher la grève.
« L’Université de Toronto se targue d’être un bon employeur, qui agit avec équité. Mais en réalité, les personnes racisées occupent de manière disproportionnée des emplois qui ne leur assurent pas un salaire suffisant », a déclaré Luke Daccord, président du SCFP 3261. « À l’heure actuelle, on a sur ce campus des personnes qui font le même travail, mais qui ne reçoivent pas le même salaire. Tous les membres du personnel de cette université doivent toucher un revenu viable. »
Malgré les baisses récurrentes du financement public depuis plus de dix ans, l’Université de Toronto compte parmi les établissements d’enseignement les plus nantis du pays.
« L’Université de Toronto est marquée par de nombreuses inégalités, qui placent le personnel à faible salaire au cœur de la crise du coût de la vie », a déploré Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Cette situation a été aggravée par l’inconstitutionnel projet de loi 124, adopté par le gouvernement Ford pour limiter les salaires. Mais tout cela est derrière nous. Plus rien ne justifie qu’une université de renommée internationale refuse de s’engager à offrir un revenu viable à l’ensemble de son personnel. »