Éviter le piège des liquidités

Tout au long de la pandémie de COVID-19, les banques centrales ont inondé l’économie mondiale de liquidités afin d’assurer le fonctionnement du système financier. D’ailleurs, des experts estiment que le monde est tombé dans le « piège des liquidités », caractérisé par des taux d’intérêt et une croissance économique faibles qui rendant la politique monétaire inefficace. Lorsque le piège des liquidités se pose, les épargnants préfèrent conserver leur épargne en argent plutôt que d’investir ou de dépenser dans les biens et services. Ils agissent ainsi parce qu’ils craignent un événement économique négatif. Un moyen éprouvé de sortir du piège des liquidités est la relance budgétaire. Les gouvernements peuvent et doivent en effet investir dans les services et les infrastructures publics pour éviter une récession prolongée. Comme l’a récemment souligné l’économiste en chef du Fonds monétaire international, les coûts du service de la dette restent faibles et les dépenses publiques ont un rendement beaucoup plus élevé en cas de crise de liquidités.  

Appui généralisé à l’impôt sur la fortune

L’impôt sur la fortune est une proposition populaire en Amérique du Nord. Outre le projet de la sénatrice américaine Elizabeth Warren, les NPD fédéral et provinciaux ont proposé l’instauration d’un impôt annuel sur la fortune lors des dernières campagnes électorales. Les sondages démontrent qu’un impôt annuel sur le patrimoine de 1 à 2 % est très populaire au Canada. Toby Sanger et Andrew Jackson ont exposé le pour et le contre de la mise en œuvre d’un tel impôt. Ils estiment que cette mesure permettrait de limiter la concentration de la richesse et du pouvoir au Canada, si elle était accompagnée d’une hausse de l’impôt sur les gains en capital et d’une intensification de la lutte aux paradis fiscaux. L’impôt sur les gains en capital imposerait de façon appropriée la richesse au fur et à mesure de son accumulation, tandis que l’impôt annuel sur la fortune nette ciblerait la richesse extrême en supposant que ce niveau de richesse n’est possible qu’en raison d’une sous-imposition antérieure ou de lacunes dans la réglementation. L’instauration d’impôts sur la succession pour les héritiers pourrait compléter un régime fiscal global sur la fortune qui non seulement augmenterait les revenus, mais assurerait également une répartition plus équitable de la richesse et du pouvoir dans notre société.