En 2015, les mobilisations massives, organisées en réaction aux réformes du travail menées par la droite sud-coréenne, ont donné lieu à de graves atteintes aux droits des syndicats, ainsi qu’aux libertés de réunion et d’association. Le SCFP avait alors envoyé des messages de solidarité à nos confrères et consœurs sud-coréens, en plus de condamner les descentes effectuées par le gouvernement dans les bureaux de plusieurs syndicats, ainsi que l’arrestation et la détention de dirigeants syndicaux et de travailleurs.
La mobilisation historique de cette semaine visait à dénoncer l’imposition de la rémunération liée au rendement et à défendre la négociation collective et les droits syndicaux. Le 26 septembre, des dizaines de milliers de travailleurs du secteur public sud-coréen ont débrayé. Les représentants du SCFP ont marché avec eux dans les rues de Séoul, leur participation illustrant la solidarité de notre syndicat à leur cause.
« Les attaques du gouvernement de la Corée du Sud contre les syndicats, le secteur public et le droit de manifester sont inacceptables. Il était important pour le SCFP d’être présent lors de la grève historique du secteur public pour faire part de la solidarité de nos membres envers les travailleurs du secteur public sud-coréen. Leur lutte pour les services publics et la démocratie mérite notre plein support », a déclaré Charles Fleury.
« Nous avons été choqué par la réaction du gouvernement et des employeurs sud-coréens. La grève pacifique des employés des chemins de fer, tenue dans le respect des lois, a été déclarée illégale. Plus de 800 employés syndiqués du métro et leurs dirigeants syndicaux ont été suspendus sans avoir la chance de s’expliquer. Pourtant en 2006, en 2009 et en 2013, les tribunaux avaient jugé illégale la suspension de grévistes. Toutes ces décisions violent les droits des travailleurs », a-t-il ajouté.
La délégation internationale a dénoncé l’attitude du gouvernement et des employeurs. Ils refusent de négocier et invoquent le maintien des services ferroviaire et de métro pour embaucher des briseurs de grève inexpérimentés qui mettent la population en danger. Le SCFP se bat d’ailleurs contre ces mêmes pratiques au Canada.
« Nous avons profité de notre séjour en Corée du Sud pour organiser plusieurs réunions publiques pour partager les expériences des travailleurs du Royaume-Uni, de la France, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada en matière de rémunération liée au rendement. Nous voulions faire comprendre aux élus que ce système nuit non seulement aux travailleurs, mais aussi aux citoyens qui utilisent les services publics », a expliqué Charles Fleury.
« Nous avons aussi eu l’honneur de rendre visite au président du KCTU, Han Sang-Gyun, et au vice-président du KPTU, Cho Sung-Duk, qui sont emprisonnés au centre de détention de Séoul. Notre rencontre a été très inspirante, car, même en prison, ils poursuivent courageusement leur lutte afin de défendre les intérêts des travailleurs », a-t-il poursuivi
Le SCFP, comme d’autres syndicats du monde entier, appuient sans réserve les revendications de nos consœurs et confrères sud-coréens : retrait du système de rémunération liée au rendement, respect du droit des travailleurs à la négociation et l’action collectives, la réintégration de tous les travailleurs suspendus et la libération de tous les travailleurs en détention.
Comme on peut le constater, la lutte contre les attaques néolibérales et antisyndicales n’a pas de frontières. La délégation internationale s’est d’ailleurs engagée à continuer à appuyer nos consœurs et confrères de la Corée du Sud dans leur combat.