Le SCFP dénonce vivement l’annonce par le ministre du Travail, Steven Mackinnon, d’une directive imposant un arbitrage exécutoire dans les conflits aux ports de Montréal, Québec et Vancouver. 

« C’est une journée sombre pour le droit des travailleuses et travailleurs. Le droit de négocier collectivement est un droit constitutionnel. Ce n’est pas un droit négociable. Dans le cas du port de Montréal, c’est ahurissant, car l’employeur a décrété le lock-out dimanche soir dernier et a tout de suite demandé l’intervention du gouvernement, sans réellement négocier. Les citoyennes et citoyens de ce pays devraient être très inquiets ce matin. Il faut collectivement se réveiller et dénoncer ce recul pour les droits de la classe moyenne », de déclarer le président du SCFP-Québec, Patrick Gloutney. 

En août dernier, le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) a affirmé que l’utilisation de cette mesure, laquelle entraîne l’arbitrage exécutoire, a créé un précédent lorsque le ministre l’a appliquée dans le conflit dans le milieu ferroviaire.

Le cas du port de Québec

Les débardeurs du port de Québec sont en lock-out depuis 26 mois. L’employeur utilise des travailleurs de remplacement pour effectuer le travail. Le gouvernement fédéral a finalement adopté une loi qui empêche l’utilisation de scabs dans les conflits de travail, mais celle-ci entre en vigueur seulement en juin 2025.

« La loi anti-briseurs de grève devrait être en vigueur immédiatement, car si on l’avait déjà, le conflit au port de Québec aurait été réglé il y a fort longtemps. L’employeur aurait été forcé de négocier. Toutes les solutions pour l’ensemble des parties sont à une table de négociation! », de conclure le président du SCFP-Québec.