La division ontarienne du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Ontario) qualifie l’adoption, hier, de trois lois par les conservateurs de Ford d’attaque générale contre les Ontariens. Il compte s’y opposer.

L’Assemblée législative ontarienne a adopté le projet de loi 195, qui prolonge les décrets d’urgence même si les élus déclarent la levée de l’état d’urgence. Selon le SCFP-Ontario, le gouvernement aurait dû négocier des solutions avec les travailleurs et leurs syndicats, au lieu d’émettre des décrets permettant aux employeurs de passer outre aux droits en milieu de travail.

« Les travailleurs de première ligne savent de première main comment faire face à cette crise », explique le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. Du même souffle, il souligne que les membres du syndicat œuvrant dans la santé, les services sociaux et les municipalités sont touchés par la nouvelle loi. « On aurait dû relever le défi de cette crise par une négociation respectueuse au lieu d’un instrument brutal comme le décret d’urgence. »

Les décrets qui ont une incidence sur les lieux de travail et qui supplantent les articles des conventions collectives du secteur public donneront à l’employeur la possibilité ; d’annuler les vacances prévues et le droit à une mise à pied par ordre d’ancienneté; d’éliminer les droits concernant le redéploiement, la modification des affectations de travail et les horaires de travail; et, dans certains cas, de suspendre la procédure de règlement des griefs.

« Cette nouvelle loi maintiendra les pouvoirs accordés en vertu de l’état d’urgence, soit ceux qui permettent aux employeurs de changer les horaires de travail sans préavis, même si les employés n’ont pas de gardienne pour leurs enfants. Ce genre de pouvoirs est inouï, sans précédent et absolument inacceptable dans une démocratie moderne. Il s’agit d’une attaque irrespectueuse et inutile contre les travailleurs que ce gouvernement continue pourtant de qualifier de héros. »

De plus, le gouvernement a adopté le projet de loi 197. Cette loi omnibus se range du côté des grands promoteurs. Elle supprime des protections environnementales. Enfin, elle retire l’obligation pour les directeurs de l’enseignement d’être eux-mêmes éducateurs. Selon le syndicat, cela laisse le champ libre aux gestionnaires financiers qui élaboreront un système scolaire aux dépens des groupes en quête d’équité. Le gouvernement a également adopté le projet de loi 184 qui annule les protections accordées aux locataires menacés d’expulsion.

« Les gens s’inquiètent de ne pas pouvoir payer leur loyer ou leur prêt hypothécaire, de ne pas arriver à mettre du pain sur la table, de ne plus pouvoir assurer leur qualité de vie », explique Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « Au lieu d’offrir à la population un éventail complet de mesures de soutien, ce gouvernement a pris la décision politique de simplifier l’expulsion des locataires en difficulté, d’affaiblir le système scolaire public et d’ignorer la voix des travailleurs de première ligne. »

« Ce n’est pas fini, conclut Fred Hahn. Nous nous engageons à mobiliser nos membres et les citoyens pour faire pression sur les élus afin d’obtenir le rétablissement immédiat des droits des travailleurs. »