Les syndicats, dont le SCFP, et la société civile se sont joints aux parlementaires des Amériques à Mexico, du 26 au 29 janvier, pour intensifier la lutte au Partenariat transpacifique (PTP), un gigantesque accord commercial.
Le SCFP faisait partie d’une délégation canadienne qui s’est rendue à la réunion de Mexico. Y figuraient aussi le Réseau pour le commerce juste (RCJ), le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC) et Common Frontiers. Des parlementaires des cinq pays américains concernés par le PTP y étaient, dont la critique néo-démocrate en matière de commerce Tracey Ramsey, la chef du Parti vert Elizabeth May et Andrés Fontecilla de Québec solidaire.
Le PTP regroupe 12 pays totalisant 40 pour cent du commerce mondial (Canada, Chili, États-Unis, Mexique, Pérou, Japon, Nouvelle-Zélande, Australie, Brunéi, Singapour, Vietnam, Malaisie). Cet accord pourrait être conclu le 4 février, mais il faudra compter encore jusqu’à deux ans pour sa ratification.
Une attaque contre les travailleurs, les services publics et l’environnement
Le PTP, comme tous les accords commerciaux, confère des droits et des protections aux sociétés mondiales les plus riches, tout en faisant perdre du terrain aux travailleurs et à l’environnement. Il élargira la privatisation et fera baisser les salaires, en plus de faire augmenter le coût des services de santé et de l’éducation.
En outre, le PTP limitera la capacité des gouvernements à protéger leurs citoyens et l’environnement. L’accord confère aux sociétés étrangères le droit de poursuivre les gouvernements nationaux dont les décisions interféreraient avec leurs investissements… et leurs profits.
Une solidarité internationale en croissance
Après Mexico, des organismes sociaux des trois Amériques ont lancé un plan d’action concerté en quatre points : éducation, mobilisation, lobbyisme et contestations judiciaires.
Au Chili, au Pérou et aux États-Unis, la mobilisation commence déjà à donner des résultats. Avec, comme toile de fond, les pertes d’emploi massives et le creusement des inégalités dans le sillage de l’ALÉNA et l’échec, en 2005, de la Zone de libre-échange des Amériques, on constate une forte détermination à intensifier l’opposition au PTP.
La bataille au Canada
Malheureusement, le gouvernement libéral canadien a l’intention de signer le PTP sans mener les consultations exhaustives qu’il avait promises en campagne électorale. Cela dit, un chœur croissant de voix syndicales, universitaires et communautaires, auxquelles s’ajoutent celles du NPD et du Parti vert, fait pression sur le gouvernement pour faire échouer la ratification de l’accord.