Le syndicat qui représente les 9000 agents de bord d’Air Canada affirme que le transporteur aérien empoche la subvention salariale fédérale afin d’améliorer son bilan, en laissant en plan des milliers d’employés.
Le 13 janvier, Air Canada a annoncé 1400 mises à pied supplémentaires, dont 700 agents de bord actifs de sa ligne principale et 100 autres chez Air Canada Rouge. Ils sont membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), tout comme des milliers d’autres agents de bord mis à pied depuis le début de la pandémie en mars 2020.
Depuis des mois, le syndicat soutient que les membres mis à pied devraient recevoir la subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC), comme le veut l’objectif du programme. Malheureusement, Air Canada se prévaudra du programme de subvention salariale seulement pour les employés encore en service actif, soit une fraction de l’effectif réel de la compagnie.
« On a créé la SSUC pour que les travailleurs puissent retrouver un emploi lorsque l’économie rebondira. Pourquoi Air Canada refuse-t-elle l’argent qu’on lui offre pour aider les travailleurs qui ont bâti l’entreprise à conserver leur emploi ? Et pourquoi le gouvernement autorise-t-il Air Canada à empocher l’argent de la subvention pour améliorer son bilan, alors qu’elle laisse ses employés en plan ? », a demandé le président de la composante Air Canada du SCFP, Wesley Lesosky.
Air Canada est la seule grande compagnie aérienne canadienne à refuser l’accès à la SSUC à sa main-d’œuvre en disponibilité. WestJet, Air Transat et Sunwing adhèrent au programme de subvention salariale depuis le printemps 2020, car elles savent que c’est la bonne chose à faire pour leurs employés et leurs familles.
« La SSUC existe pour aider les entreprises à éviter les licenciements massifs. Mais Air Canada veut avoir le beurre et l’argent du beurre en empochant la subvention, tout en continuant les licenciements. C’est une mascarade, pure et simple, et le gouvernement fédéral ne fait rien. Pourquoi le gouvernement a-t-il autorisé les grandes entreprises à se prévaloir de cette subvention sans aucune condition pour protéger les travailleurs mis à pied ? », a lancé Wesley Lesosky.
Les travailleurs qui conservent leur emploi grâce à la SSUC conservent aussi leurs avantages sociaux, ce qui est particulièrement important durant une pandémie. La SSUC permet aussi aux employés de travailler périodiquement sans pénalité, ce qui n’est pas possible pour un travailleur mis à pied qui est contraint de demander l’assurance-emploi.