La pandémie de COVID-19 a touché de façon disproportionnée les femmes à faible revenu qui vivent des inégalités croisées fondées sur la race, la classe sociale, le handicap, l’éducation, le statut de migration et le statut d’immigration.

Lorsque les écoles et les garderies ont fermé leurs portes il y a neuf mois, ce sont surtout des femmes qui ont quitté leur emploi ou qui ont assumé davantage de responsabilités pour les soins prodigués aux enfants et aux personnes âgées.

En 1967, le gouvernement fédéral du Canada a mis sur pied la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme. Ses travaux se sont poursuivis jusqu’en 1970. Des femmes de partout au pays ont envoyé des messages à la Commission pour lui faire part de leurs besoins et des obstacles qu’elles devaient affronter pour aspirer à une vie plus égalitaire.

La Commission a signalé que l’une des principales préoccupations des femmes était le besoin de services de garde d’enfants : « Nous avons examiné en détail les services qui semblent les plus urgents […] des services de garde à temps plein et de courte durée ou d’urgence. Ces services communautaires ont reçu une très haute priorité dans les présentations faites à la Commission. La demande est venue de toutes les régions du Canada, du Yukon à Terre-Neuve, et de collectivités petites et grandes. »

Ces mots ont été écrit il y a 50 ans, mais on pourrait croire qu’ils datent d’hier.

En 2018, le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) constatait que 44 pour cent des enfants non scolarisés au Canada vivaient dans un ‘’désert’’ de garderies, soit où il y a au moins trois enfants pour une place. Dans une autre étude, le CCPA a conclu que le coût de la garde d’enfants dépassait 10 000 dollars par année dans 78 pour cent des villes étudiées. Le coût et le manque de places mettent les parents dans une situation difficile : certains doivent placer leurs enfants dans des garderies non accréditées et potentiellement dangereuses.

Le 7 décembre 2020 marque le 50e anniversaire du dépôt du rapport de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Parlement. Plus de deux générations de femmes ont dit aux gouvernements qu’elles ont besoin du soutien du fédéral pour envoyer leurs enfants dans des garderies sécuritaires et de qualité. Depuis 1984, les gouvernements libéraux accumulent les recherches sur la possibilité de mettre en place un programme universel de garde d’enfants.

Le Québec a lancé le premier système de garderies abordables au Canada en 1997. L’Alberta a introduit la garderie à 25 dollars par jour jusqu’à ce que son gouvernement change et annule ce programme en 2020. La Colombie-Britannique a mis en place un projet pilote de 50 garderies à bas prix en 2018 et a promis de poursuivre le programme au moins jusqu’en mars 2021. Terre-Neuve a récemment annoncé le démarrage d’un programme de garderie à 25 dollars par jour en janvier. La province fournira davantage de détails plus tard.

Le gouvernement fédéral actuel a promis dans son plus récent discours du Trône, puis dans sa mise à jour financière de la semaine dernière, qu’un programme de garde d’enfants abordable s’en vient.

Est-ce que ce sera le programme universel, abordable et accessible dont les Canadiennes ont besoin ?

L’étude la plus récente, publiée la semaine dernière par le Centre for the Future of Work, démontre que le retour des femmes au travail à temps plein rapporterait annuellement entre 17 et 29 milliards de dollars en revenus supplémentaires aux gouvernements.

Les femmes patientent depuis 50 ans. Combien de temps devront-elles attendre encore ? 

Ensemble, nous pouvons y arriver. Le SCFP collabore avec Un enfant, une place pour revendiquer la mise en place d’un système de garde d’enfants universel, abordable, accessible et sans but lucratif. Pour plus d’informations, cliquez ici.