Dans toute la province de l’Ontario, 55 000 travailleuses et travailleurs de l’éducation doivent se prononcer sur l’accord d’un mandat de grève à leur comité de négociation. Les votes se poursuivront jusqu’au 2 octobre.
Le 3 juin, lendemain des élections provinciales et premier jour où cela leur était permis, les travailleurs et travailleuses des conseils scolaires ontariens signifiaient un avis de négocier. Pourquoi si tôt? Pour assurer la mise en place de garanties pour l’année scolaire. Or, entre début juin et fin août, le gouvernement Ford a gaspillé 90 jours sans fournir de garanties pour les services dont les élèves ont besoin ou un salaire décent qui puisse aider à recycler et à recruter du personnel qualifié.
« Les travailleuses et travailleurs de l’éducation ont déjà subi, involontairement, une réduction de salaire d’onze pour cent entre 2012 et 2021» rappelle Laura Waltin, présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO). « À quoi il faut ajouter une inflation de sept pour cent qui gruge encore plus la valeur de notre salaire. Et l’offre du gouvernement Ford aux personnes les moins rémunérées du secteur de l’éducation est carrément insultante : de 33 cents à 53 cents l’heure, soit moins d’un plein d’essence par mois.»
« Il a dit non, encore et encore, aux besoins des élèves, des parents et du personnel. Ce vote est notre façon de dire oui quand le gouvernement Ford s’entête à dire non.»
Voici ce que demandent les travailleuses et travailleurs de l’éducation de l’Ontario :
- une augmentation de 3,25 $ l’heure par année, de quoi rendre plus probable la possibilité de survivre avec un seul emploi au lieu de deux ou trois (le salaire annuel moyen est de 39 000 dollars);
- le rétablissement des services indispensables aux élèves après des années de compressions, notamment une dotation suffisante en aides-enseignant(e)s et en éducatrices et éducateurs de la petite enfance, pour que chaque élève profite du type d’environnement dont il a besoin pour apprendre;
- une protection contre de futures coupures de services en garantissant des effectifs minimaux dans chaque conseil scolaire.
Les travailleuses et travailleurs de l’éducation retourneront à la table de négociation le 6 octobre pour poursuivre la négociation de salaires équitables, de l’instauration de planchers de dotation en personnel pour répondre aux besoins des élèves et d’un investissement dans du personnel supplémentaire afin d’améliorer la qualité de l’éducation.
« Nous avons un bon cahier de propositions raisonnables, nécessaires et abordables, conclut Mme Walton. Stephen Lecce et Doug Ford ont le pouvoir et les ressources pour accepter celles-ci. Ils pourraient — et devraient — le faire dès aujourd’hui. »