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La semaine dernière, les ministres de la Santé du pays se réunissaient pour débattre de l’avenir de notre système de santé. Nous croyons que le fédéral et les provinces arriveront à conclure un nouvel Accord sur la santé, mais précisons que notre optimisme est du type prudent. Nous voyons comme un signe encourageant le fait que le nouveau gouvernement fédéral prenne les devants et rencontre ses homologues provinciaux, contrairement au gouvernement précédent. Cela dit, nous sommes préoccupés par certains signaux perçus pendant la réunion.

1. Financement : pas d’argent frais ni d’Accord sur la santé… pour l’instant

Le SCFP plaide en faveur d’un nouvel Accord de dix ans prévoyant un financement stable et indexé. Nous réclamons une majoration substantielle des paiements de transfert. L’Accord doit aussi fixer des normes nationales qui protégeront les soins de santé contre la privatisation.

Ce que dit la déclaration des ministres : « La ministre fédérale confirme l’engagement du gouvernement fédéral à collaborer avec les provinces et les territoires en vue de conclure une entente de financement qui prévoirait des accords bilatéraux. »

Notre inquiétude : Pour l’instant, il n’y a aucun engagement à injecter de l’argent neuf ou à accroître le financement. Nous craignons que l’expression « accords bilatéraux » cache la poursuite de la fragmentation et de la balkanisation de notre système de santé.

2. Ainés : pas de nouvelle stratégie

Ce que prône le SCFP : une véritable stratégie sur les aînés et la création d’un programme de soins continus.

Ce que dit la déclaration des ministres : « Nous voulons [mettre] davantage l’accent sur la prestation de soins à domicile et dans la collectivité plutôt que [nous] concentrer sur les établissements et les soins spécialisés. »

Notre inquiétude : Nous sommes tout à fait d’accord avec les soins à domicile et dans la collectivité, mais pas au détriment des besoins énormes actuels dans les établissements de soins de longue durée. Nous craignons que les ressources qui seront accordées aux soins à domicile soient retirées aux soins actifs ou aux établissements de soins de longue durée. Dans la dernière campagne électorale, les Libéraux fédéraux ont promis d’investir trois milliards de dollars dans les soins à domicile. Il doit s’agir d’argent neuf.

3. Médicaments : la proposition d’achat groupé pourrait s’avérer contre-productive

Ce que prône le SCFP : un régime d’assurance-médicaments complet, cohérent et public pour rendre les médicaments plus accessibles et plus abordables.

Ce que dit la déclaration des ministres : « Les ministres provinciaux et territoriaux saluent la décision du gouvernement du Canada de […] se joindre à l’Alliance pharmaceutique pancanadienne, laquelle s’occupe de négocier de meilleurs prix pour les régimes d’assurance publics. »

Notre inquiétude : L’achat groupé fait partie de la solution, mais il ne constitue pas à lui seul un régime national d’assurance-médicaments. La proposition s’applique aux régimes publics, qui couvrent environ 10 millions de Canadiens. Les 25 millions qui restent (les personnes qui ont un régime privé ou qui n’ont aucun régime) n’en profiteront pas. Pire, les pharmaceutiques font souvent du « transfert de coûts », c’est-à-dire qu’elles accordent un meilleur prix aux régimes publics tout en augmentant le prix des autres. Ainsi, cette approche pourrait aggraver la situation d’une majorité de citoyens.

Le SCFP espérait des engagements plus convaincants de la part des ministres de la Santé. C’est pourquoi nous croyons qu’une pression accrue sur les ministres poussera ceux-ci à conclure un nouvel Accord sur la santé. Nous avons besoin de nouvelles stratégies nationales sur les personnes âgées et les médicaments. Nous avons aussi besoin de faire respecter la Loi canadienne sur la santé. Les mesures à la pièce n’arriveront pas à protéger notre système public de santé.

Le SCFP maintiendra la pression sur tous les paliers de gouvernement en vue de la signature d’un nouvel Accord sur la santé. Le 26 janvier, de nombreux membres du SCFP se sont joints à 130 militants de la Coalition canadienne de la santé pour faire du lobbyisme auprès de 140 députés fédéraux à Ottawa.