L’économiste en chef du SCFP, Toby Sanger, publie un nouveau rapport (uniquement disponible en anglais) intitulé « Debunking the Deficit » (« Pour déboulonner le déficit »). Ce rapport dément l’existence d’une crise budgétaire, comme le prétend le gouvernement du Parti saskatchewanais. Le SCFP a présenté ce rapport à son congrès, aujourd’hui, à l’hôtel Delta de Regina.

« Quand on met le déficit actuel de l’État saskatchewanais en perspective, explique M. Sanger, on constate facilement que, si la situation budgétaire a empiré ces dernières années sous le premier ministre Wall, on est loin d’une crise. D’ailleurs, la Saskatchewan peut retrouver l’équilibre budgétaire en quelques années sans recourir à des mesures draconiennes qui risqueraient d’aggraver les choses. »

Le premier ministre Wall parle de réduire les salaires dans le secteur public. Il prétend que ces salaires représentent 60 pour cent des dépenses de l’État. Dans les faits, les salaires du secteur public et parapublic représentent 40 pour cent. Si on parle uniquement des employés directs de l’État, c’est 20 pour cent. Brad Wall menace d’adopter plusieurs mesures d’austérité drastiques pour redresser le déficit ; il prétend que la province est en pleine crise budgétaire. Il propose d’imposer un recul salarial de 3,5 pour cent, de forcer les employés du secteur public à prendre des congés sans solde, de licencier 4 900 employés du secteur public, de réduire les services et de vendre des actifs publics rentables.

« Il est injuste et néfaste pour l’économie d’équilibrer le budget sur le dos des services publics et des employés qui les prodiguent », soutient M. Sanger.

Les multiplicateurs économiques montrent qu’une réduction des dépenses de l’État a des conséquences bien pires pour l’économie qu’une hausse des taux d’imposition. De récents rapports de l’Europe et du Fonds monétaire international reconnaissent que les mesures d’austérité, en plus d’exercer une pression économique sur la population, font augmenter le déficit et la dette.

« Ce rapport explique clairement qu’il n’y a aucune raison de punir les travailleurs pour la situation budgétaire dans laquelle Brad Wall nous a fourrés, souligne le président du SCFP-Saskatchewan, Tom Graham. C’est mauvais pour les familles, pour les services publics et pour l’économie. »

« Les taux d’emprunt du gouvernement sont au plus bas, ajoute M. Sanger. Le coût annuel de la dette et la capacité de payer cette dette (comme un prêt hypothécaire), exprimés en pourcentage de l’économie de la province, avoisinent aussi un creux historique. »

Le rapport de M. Sanger décrit aussi des avenues qui permettraient d’accroître les revenus de l’État, dans le but de donner des assises plus solides et durables aux finances de la province. Ces solutions incluent : l’élimination des échappatoires fiscales, particulièrement les options d’achat d’action et les gains en capital (+ de 85 millions de $) ; la lutte à l’évasion fiscale et aux paradis fiscaux (+ de 100 millions de $ par année) ; une hausse du taux d’imposition le plus élevé à 17,5 pour cent (+ de 60 millions de $ par année) ; le rétablissement de l’impôt foncier pour l’éducation, qui couvrirait au moins 40 % du budget de fonctionnement des conseils scolaires (+ de 80 millions de $ par année).