Mercredi, les membres du SCFP ont chaleureusement accueilli des syndicalistes du monde entier au Forum sur la solidarité internationale. Des travailleuses et travailleurs de différentes origines se sont réunis pour discuter d’organisation afin de bâtir un rapport de force collectif au-delà des frontières.
Santiago Dasmariñas, président de la Confédération pour l’unité, la reconnaissance et la promotion du personnel de l’administration (COURAGE), un syndicat du secteur public aux Philippines, a décrit la pratique terrifiante du « red-tagging » : étiqueter des militant(e)s comme terroristes et les désigner comme cibles légitimes. La riposte de COURAGE s’appuie sur l’éducation et l’organisation à l’étranger, y compris au Canada, guidée par sa devise : se soulever, s’organiser, se mobiliser (« AOM : arouse, organize, and mobilize »).
Lana Nazzal, présidente du syndicat du personnel de santé du gouvernement palestinien (Health Service Employees’ Union), et sa collègue et interprète Carine Metz du Centre pour la démocratie et les droits des travailleuses et travailleurs (Democracy and Workers’ Rights Centre) à Ramallah, ont dressé un autre portrait de travailleuses et travailleurs en état de siège. Elles ont parlé du personnel de la santé à Gaza et en Cisjordanie qui sauve des vies au milieu des bombardements et des tirs de tireurs d’élite. Elles ont partagé leur propre message de solidarité et d’encouragement : « L’espoir ne naît pas dans le confort, il naît des épreuves. Quand, au loin, des travailleuses et travailleurs brandissent une bannière qui demande la liberté en Palestine, nous sentons nos voix sortir des décombres et se répandre dans le monde entier. »
Venue de Colombie, Margarita López, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Acuavalle (SINTRACUAVALLE), a parlé de l’augmentation des inégalités, de la montée de l’extrême droite et de la privatisation qui « veut transformer chaque goutte d’eau en marchandise ». Malgré les menaces et la violence — notamment l’assassinat de 156 dirigeant(e)s syndicaux — Margarita López et ses membres continuent de défendre les services publics. « En tant que travailleuses et travailleurs du secteur public, nous avons un immense potentiel pour nous battre et protéger nos services publics », a-t-elle affirmé. « Les syndicats mènent une transformation sociale qui nous permettra de devenir des leaders contre la privatisation. »
Ethan Young de l’Internationale des services publics a conclu la soirée par un appel à l’action : « Aucune forme de lutte n’est jugée acceptable par les systèmes oppressifs… Mobilisez-vous, apprenez de vos camarades, emmenez la solidarité internationale à la table de négociation, sur la ligne de piquetage et répandez-la partout dans le monde. »