La Conférence du Conseil national des secteurs a permis aux participants provenant des secteurs des services sociaux et des services de garde de discuter des enjeux importants auxquels ils sont confrontés, dont la violence au travail, les problèmes de santé mentale et les conséquences du financement inadéquat sur les services et sur les travailleurs.

La violence au travail a été abondamment discutée. Les participants ont partagé leurs expériences de violence et de harcèlement causés par des clients, des collègues de travail et des cadres. Ils ont fait état des réactions inadéquates de la part des employeurs, des systèmes de déclaration qui ne fonctionnent pas et des comportements d’intimidation qui sont tolérés comme si cela faisait partie du travail. De nombreuses personnes ont parlé du stress qu’engendre l’abus verbal constant au travail et de l’effet néfaste que cela a sur la santé mentale.

La conseillère en santé et sécurité du SCFP national, Andréane Chénier, a souligné que les membres des deux secteurs doivent signaler tous les incidents de violence. Ces rapports aident à identifier les tendances et facilitent les enquêtes, tout cela dans le but d’éviter que les incidents se reproduisent. Mme Chénier a également indiqué que des ressources du SCFP existent pour faciliter la négociation de dispositions musclées contre la violence et le harcèlement dans les conventions collectives. Elle a aussi rappelé que les comités de santé et de sécurité jouent un rôle important pour assurer la sécurité des milieux de travail. Les participants ont pour leur part louangé la formation en milieu de travail sur la santé et la sécurité offerte par le SCFP. Ils ont aussi partagé de l’information au sujet des campagnes visant à informer les travailleurs de leur droit de refuser d’effectuer un travail dangereux.

Le stress engendré par le financement inadéquat, le désengagement des provinces et les tentatives de réorganisation était aussi palpable. Les participants ont expliqué qu’ils tentent de faire leur travail, malgré l’insuffisance de personnel, le temps plus limité dont ils disposent pour s’occuper de chaque patient, des pressions en faveur de l’adoption de modèles à but lucratif et du nombre de plus en plus élevé de travailleurs précaires. Selon les participants, tous ces facteurs compromettent la qualité des soins, en plus du stress additionnel et des problèmes de santé mentale causés pour les travailleurs. Une des solutions identifiées :  la syndicalisation de tous les travailleurs des deux secteurs, y compris les travailleurs à temps partiel et occasionnels. En devenant membres du SCFP, les travailleurs non syndiqués bénéficieraient de la protection qu’offre une convention collective. Le SCFP s’implique également au niveau politique avec des campagnes visant à convaincre les gouvernements municipaux, provinciaux et fédéral de financer adéquatement les services sociaux et les services de garde.

Les représentants de certaines sections locales ont également fait état des campagnes menées pour recruter davantage de membres, pour obtenir des salaires justes ainsi que l’équité salariale. Les participants ont convenu que ces campagnes pourraient servir de modèles pour des campagnes futures portant sur des priorités locales.

Tout au long de la rencontre, les participants ont discuté des défis ainsi que des avantages du recrutement. Ils ont mentionné que la solidarité et le sentiment de faire partie d’une équipe les ont aidés à se sentir plus heureux et moins stressés, que le soutien offert par le SCFP pour faire face aux problèmes de santé et de sécurité est primordial et que l’unité des membres est nécessaire pour obtenir un meilleur salaire et de meilleurs avantages sociaux. Les participants ont également noté que la présence de travailleurs non syndiqués permet aux employeurs de « diviser pour régner » ou de « créer un système à deux vitesses ». Finalement, tous reconnaissent qu’il y a encore du travail important de recrutement à faire dans les secteurs des services de garde et des services sociaux.