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GERALDTON, ONT. — L’indifférence du gouvernement ontarien envers la qualité des soins, les politiques provinciales et le sous-financement des soins de longue durée nourrissent la négligence systémique des résidents, selon les préposés aux services de soutien de la personne (PSSP) et les infirmières auxiliaires autorisées (IAA) qui ont participé à d’intensifs groupes de consultation dans cinq collectivités ontariennes.

« Les PSSP et les IAA nous ont raconté, d’une manière franche, puissante et souvent crève-cœur, comment, malgré tous leurs efforts et leur dévouement, ils sont contraints d’offrir aux résidents des soins de mauvaise qualité », a expliqué Kevin Tyrrell, vice-président régional du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO), dans une conférence de presse tenue à Geraldton aujourd’hui pour annoncer la publication du rapport de ce projet de consultation. Ce rapport s’intitule Long-Term Care in Ontario: Fostering Systemic Neglect (soit : « Les soins de longue durée en Ontario : Nourrir la négligence systémique »).

Les PSSP et les IAA ont raconté qu’ils restent dans le milieu parce qu’ils aiment leur emploi et qu’ils ont à cœur le bien-être des résidents, mais qu’ils sont démoralisés. Ils ne peuvent rien contre le manque chronique de personnel, situation qui isole et déprime les résidents. Les participants au groupe de consultation ne disposent tout simplement pas d’assez de temps pour prodiguer aux résidents les soins socioémotionnels dont ils ont cruellement besoin.

Les soins émotionnels sont ce qui fait en sorte que les résidents en SLD se sentent « chez eux », plutôt que dans un établissement où on les « empile », selon Dorothy Winterburn, une PSSP qui a raconté la difficulté qu’elle éprouve à fournir une qualité de soins dont elle peut être fière.

Quatre-vingt-onze pour cent des participants à cette étude ont dit ne pas pouvoir fournir des soins de bonne qualité; quatre-vingt-dix-sept pour cent d’entre eux ont expliqué cela par le manque de personnel et la surcharge de travail. Ils ont fait état d’un nombre de résidents par employé dangereusement élevé : jusqu’à 15 résidents par PSSP sur les quarts de jour, jusqu’à 42 sur les quarts de nuit. Pour une IAA, on parle de 30 à 42 résidents, autant de jour que de nuit.

Le rapport réclame une norme de soins quotidiens de quatre heures et un ratio inférieur.

Le manque chronique de personnel et le travail en effectif réduit provoquent une pléthore de cas de blessures (chez les résidents et les employés), d’infections, de plaies de lit, de violence et de pratiques de travail dangereuses. Selon les travailleurs, le travail en effectif réduit précipite l’incontinence et la perte de mobilité des résidents, puisqu’il n’y a pas assez de PSSP pour mener les résidents aux toilettes. « C’est la pire des ignominies pour nos résidents. Ils méritent beaucoup mieux que ça. »

Ils déplorent aussi le relâchement du contrôle des infections et les retards dans les tests de dépistage des nouveaux résidents, ainsi que des situations dangereuses où « il n’y a personne sur le plancher », situations qui s’avèreraient catastrophiques en cas d’urgence ou d’évacuation.

Tous les travailleurs interviewés ont dit compter des personnes souffrant de démence parmi leurs résidents; presque tous (97 pour cent) ont dit avoir aussi parmi leur clientèle des résidents souffrant de troubles cognitifs d’agression, d’errance et de ramassage compulsif.

Téléchargez un exemplaire du rapport Pushed Out of Hospital, Abandoned at Home.

Pour en savoir plus, contactez :
Stella Yeadon, service des communications du SCFP, 416-559-9300