« Nous sommes ici pour rappeler au gouvernement qu’il a promis une loi anti-briseurs de grève et que nous attendons toujours. Nous avons entendu le ministre O’Regan s’engager à déposer un projet de loi d’ici la fin de 2023. Nous avons été clairs sur ce que doit accomplir ce projet de loi, et j’espère qu’il nous a entendus », a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock, devant une foule de plusieurs centaines de personnes rassemblées sur la Colline du Parlement mardi.

Le ministre du Travail, Seamus O’Regan, a promis que le gouvernement adopterait une loi anti-briseurs de grève d’ici la fin de l’année.

Le recours aux briseurs de grève prolonge les conflits de travail, augmente les risques pour la sécurité et fait considérablement pencher la balance des négociations en faveur de l’employeur.

« Depuis longtemps, trop d’employeurs sous compétence fédérale recourent aux briseurs de grève pour brimer notre droit fondamental à la libre négociation collective, a ajouté la Secrétaire-trésorière nationale du SCFP, Candace Rennick. Ils s’en tirent parce que les gouvernements fédéraux qui se sont succédé ont refusé d’interdire cette pratique. Mais, enfin, grâce à la pression du NPD, le gouvernement de Justin Trudeau a promis du changement. Et, Monsieur le Ministre O’Regan, nous nous attendons à ce que vous respectiez cet engagement. »

Les membres du SCFP au Port de Québec, en lockout depuis septembre 2022, savent de quoi on parle. « Le Port de Québec refuse de négocier avec nous parce qu’il continue à faire de l’argent, même s’il a mis nos membres en lockout, a expliqué Mark Hancock. La tactique est claire : mettre nos membres en lockout, faire venir des briseurs de grève, continuer à engranger des bénéfices. C’est inacceptable ! »

Dans son mémoire au gouvernement fédéral, le SCFP explique que le recours aux briseurs de grève porte atteinte au droit constitutionnel de grève reconnu par la Cour suprême du Canada en 2015.

Pour rétablir l’équilibre entre patronat et syndicat à la table de négociation, le SCFP propose une législation anti-briseurs de grève complète qui inclurait, notamment :

  • une interdiction complète des travailleurs de remplacement, incluant les sous-traitant et le travail à distance;
  • des protections pour les travailleuses et les travailleurs qui refusent de franchir une ligne de piquetage.

Le SCFP est le plus grand syndicat du Canada. Il représente 715 000 travailleuses et travailleurs dans de nombreux secteurs d’activité dans l’ensemble du pays. Il représente 35 000 membres dans les secteurs de compétence fédérale, notamment le transport aérien, les communications, les ports, les transports en commun, les traversiers et les chemins de fer, ainsi que diverses sociétés d’État fédérales. Ces membres bénéficieraient d’une loi fédérale anti-briseurs de grève.