La violence au travail, ce n’est pas une « chose normale ». Malheureusement, les secteurs de la santé et des services sociaux affichent les pires taux de violence au travail. C’est pourquoi il faut absolument signaler tous les incidents et agir en conséquence.
Définitions de la violence et du harcèlement
Le SCFP définit la violence au travail comme « tout incident où l’employé se sent menacé, agressé ou violenté dans le cadre de son travail et qui peut entraîner des blessures physiques ou psychologiques ». Cette définition couvre les menaces, les tentatives d’agression, les agressions, l’utilisation de la force, la violence verbale et le harcèlement. Le harcèlement est un comportement offensant qu’une personne raisonnable jugerait indésirable.
Comprendre le problème
Les employés des secteurs de la santé et des services sociaux, entre autres, sont particulièrement exposés à la violence parce qu’ils sont en contact avec le public dans le cadre de leur travail. La surreprésentation des femmes et des personnes racisées dans ces secteurs expliquent aussi ce phénomène. Souvent les travailleurs de ces secteurs doivent interagir avec des personnes incapables de contrôler leur comportement en raison de problèmes de santé mentale, de troubles affectifs ou de blessures à la tête. Certains clients ont d’ailleurs des antécédents de comportements violents.
De plus, ces deux secteurs sont sous-financés par les gouvernements, ce qui amplifie le problème. La faible dotation en personnel et le surmenage augmentent en effet les risques de violence. C’est pourquoi la prévention systémique de la violence doit commencer par un financement adéquat et une hausse de la dotation en personnel.
La violence est présente, même si les lois sur la santé et la sécurité du travail obligent chaque employeur à fournir un environnement de travail exempt de toute forme de violence. Certains employeurs considèrent même la violence comme
« normale » dans leur milieu de travail. Comme l’a dit un membre du SCFP : « Chaque incident est balayé du revers de la main comme faisant partie du boulot, ce qui fait que nous devons tous “faire avec”. »
Ampleur du phénomène
La violence constitue un grave problème dans les secteurs de la santé et des services sociaux, et ce, même si les gouvernements ne compilent pas de statistiques nationales sur le taux d’incidents violents dans ces secteurs.
Les données dont nous disposons parlent d’elles-mêmes :
- 90 pour cent des travailleurs du secteur des services sociaux se rendant aux domiciles des clients ont été victimes de violence physique de la part de leurs clients ou de leurs proches.
- un sondage mené auprès des employés des services sociaux communautaires en Colombie-Britannique révèle que 74 pour cent des répondants ont subi au moins un type de violence au cours de la dernière année.
- 75 pour cent des employés des services d’aide à l’enfance de l’Ontario ont subi de la violence au cours de leur carrière.
- un sondage mené auprès des employés ontariens offrant des services aux personnes ayant un handicap intellectuel révèle que 73 pour cent des répondants ont subi un incident de violence au travail.
De plus, les travailleurs doivent intervenir lorsqu’un incident violent entre clients survient. Selon un sondage mené auprès des employés ontariens offrant des services aux personnes ayant un handicap intellectuel, 64 pour cent des répondants ont été témoins d’un acte de violence commis par un patient contre un autre patient. La violence fait mal et elle affecte autant les travailleurs que les bénéficiaires des services publics.
Actions à entreprendre
Subir la violence ne fait pas partie de votre description de tâches. Heureusement, nous pouvons agir pour contrer ce phénomène :
- il faut encourager nos membres à signaler tous les cas de violence et de harcèlement.
- la prévention de la violence doit figurer à l’ordre du jour de chaque réunion du comité de santé-sécurité.
- si l’employeur refuse d’agir pour éliminer la violence du milieu de travail, il faut communiquer avec votre conseiller du SCFP pour qu’il puisse alerter l’organisme chargé de faire appliquer la loi provinciale.
- il faut offrir de la formation sur la violence et le harcèlement au travail aux membres et aux dirigeants syndicaux locaux, en plus de favoriser les échanges sur ces thèmes.
- il faut négocier l’inclusion de clauses contre la violence et le harcèlement au travail dans votre convention collective.
Pour en savoir plus, consultez la trousse de prévention de la violence du SCFP et le guide Non au harcèlement destiné aux sections locales du SCFP.