Troy Winters | Santé et sécurité

La pandémie de COVID-19 a tout bouleversé dans nos vies. L’incertitude autour du coronavirus et de ses répercussions sociales, économiques et culturelles est stressante pour tout le monde, c’est indéniable.

Le changement, même lorsqu’il est prévisible, peut engendrer un stress important, notre corps réagissant à des pressions nouvelles et inhabituelles. Et, au cours de cette pandémie, on nous a imposé plusieurs changements à toute vitesse.

Ces changements peuvent prendre plusieurs formes : licenciements (réels ou potentiels), travail à domicile, restrictions des interactions sociales et physiques, présence continue des enfants à la maison et fermeture de nombreux magasins et entreprises. Et c’est sans parler du fait d’être soi-même malade ou de prendre soin de proches malades.

Le stress est une réaction, à la fois physique et psychologique, à des événements ou des dangers qui nous interpellent ou nous menacent. Nos réactions au stress incluent des aspects biologiques, environnementaux et psychologiques qui, tout en étant distincts, se chevauchent. Les réponses au stress sont toutefois utiles, car elles constituent un puissant mécanisme de protection qui nous aide à faire face aux changements soudains, aux dangers ou aux demandes immédiates. Ce sont les « facteurs de stress ». Le problème survient lorsque ces facteurs ne disparaissent pas.

Dans des circonstances normales, le stress se vit en trois phases : il vient, nous le gérons, il part. La première réaction se produit rapidement sous forme de réponse instinctive immédiate au facteur ou aux facteurs de stress. Normalement, lorsque la situation se termine, le stress prend fin. Cependant, lorsque la situation à l’origine du stress ne disparaît pas, la personne peut se retrouver coincée dans la deuxième phase (la gestion du stress) pendant laquelle le corps réagit continuellement. Beaucoup de gens sont dans cet état en ce moment. 

Renforcer la résilience

On appelle résilience la quantité de stress qu’une personne peut absorber. C’est comme une batterie qu’il faut recharger pour être en bonne santé. Chaque fois qu’un événement stressant se produit, celui-ci épuise la batterie et nous rend moins capables de faire face au stress suivant (ou en cours).

Pour le SCFP, les gens ne doivent pas renforcer leur résilience mentale afin de pouvoir en encaisser plus au travail. Mais le renforcement de la résilience mentale personnelle est important pour faire face au stress de la vie, que ce soit dans le meilleur des mondes ou en période de pandémie.

Se connaître et connaître sa résilience

Pendant ces périodes, nous devons faire le point sur notre propre santé mentale et tenter d’accroître notre résilience, du mieux que nous pouvons. Commencez par remarquer les facteurs qui vous affectent. En comprenant vos forces et vos faiblesses, vous serez mieux en mesure d’agir, ce qui augmente votre résilience ou, du moins, ne vide pas votre « batterie ».

Il est important de comprendre les domaines dans lesquels vous êtes fort et ceux que vous pourriez améliorer. Cela vous permettra d’acquérir de nouvelles compétences pour relever les défis du quotidien. Et cela peut aider à renforcer votre santé mentale globale en réduisant le stress.

Accroître sa résilience

Si nous considérons la résilience comme une batterie, nous pouvons également imaginer des moyens de prolonger sa « durée de vie » en augmentant sa charge ou en diminuant la consommation d’énergie. Autrement dit, on peut soit se rendre plus fort ou réduire l’impact des surprises de la vie. 

La constitution et le maintien de réserves d’énergie commencent par la prise de conscience de ce qui emmagasine et de ce qui dépense notre énergie. Le carburant qui recharge notre niveau de résilience provient de nos bonnes habitudes de santé physique (exercice, alimentation, repos) et mentale (comme les capacités d’adaptation), de notre réseau de soutien familial et social, ainsi que de l’équilibre travail-famille qui permet de faire les choses que nous aimons.

On peut trouver difficile d’appliquer ces conseils pendant le confinement ou avec le retour au travail, mais il est possible de s’y mettre tout de suite, même chez soi.

Voici neuf bonnes habitudes à adopter pour accroître sa résilience mentale.

L’autosurveillance

Évaluez votre état. Certaines personnes trouvent utile de tenir un journal de leurs facteurs de stress. Nommez les émotions que vous ressentez et identifiez les situations qui vous les font ressentir. Plutôt que de réagir de manière indécise ou instinctive, passez en revue les causes des émotions négatives et déterminez la meilleure voie à suivre pour surmonter le facteur de stress.

L’acceptation

Beaucoup de choses ont changé en très peu de temps. Nous n’avons eu pratiquement aucun contrôle sur la façon dont ces changements se sont produits, et nous sommes tous dans le même bateau. Il est donc inutile de ruminer ces changements ou de nourrir de la rancune à leur égard. Ce qui peut aider, c’est de modifier nos pratiques pour tirer le meilleur parti de la situation. Vous n’êtes pas responsable de la situation actuelle, mais vous pouvez contrôler votre réaction à celle-ci.

L’horaire

Beaucoup de gens ont dû abandonner leur horaire habituel en raison de la COVID-19. Et bon nombre d’entre eux auront du mal à s’adapter. Établissez ce que vous devez faire chaque jour ou chaque semaine, puis planifiez la façon dont vous accomplirez ces tâches. Divisez les tâches plus imposantes en sous-tâches. Si vous avez trop de choses à faire, faites une liste des choses essentielles pour les séparer de celles que vous aimeriez faire. Dans la liste des choses essentielles, n’oubliez pas d’inclure du temps pour votre santé mentale. 

Distance physique, oui; distance sociale, non

La meilleure pratique pour éviter la COVID-19 est de maintenir une distance de deux mètres avec toute personne qui ne vit pas sous le même toit que vous. Cela ne veut pas dire de couper les liens avec les autres. Si vous travaillez à la maison, communiquez avec vos collègues par vidéo ou téléphone pour parler des tâches sur lesquelles vous travaillez. Planifiez des pauses-café en groupe comme vous le feriez au travail. Appelez des parents ou des amis dont vous n’avez pas de nouvelles, surtout s’ils sont plus âgés et qu’ils ne peuvent pas quitter la maison. 

L’optimisme

Cela peut sembler simpliste, mais les personnes qui gardent une vision optimiste du monde ont un niveau de résilience plus élevé. L’optimisme peut réduire la dépression et l’anxiété. Il peut aider à surmonter les pensées et les images intrusives qui peuvent vous entrainer encore plus loin dans une spirale négative et qui, par conséquent, réduisent la résilience.

L’élimination des facteurs de stress toxiques

Ne laissez pas les influences négatives affecter constamment vos pensées. Commencez par limiter la quantité de nouvelles (surtout en ligne ou dans les réseaux sociaux) que vous consommez sur la COVID-19. Il est important de savoir ce qui se passe, mais suivre l’actualité minute par minute peut être nocif.

La santé physique

La santé mentale et la santé physique sont étroitement liées. Une bonne alimentation, l’exercice et le sommeil peuvent ne pas suffire à restaurer votre résilience à eux seuls, mais ils vous aideront. Même si votre vie est régie par plus de restrictions, vous pouvez vous étirer et bouger.

Une bonne action sociale 

De nombreux organismes communautaires ont besoin d’aide. Vérifiez si votre section locale du SCFP organise des initiatives de sensibilisation ou s’implique dans des efforts d’aide dans votre communauté. Donner de votre temps ou de votre argent peut être un excellent moyen de participer à une action collective plus large. C’est bon pour les autres et c’est bon pour vous. En effet, selon une recherche, l’implication communautaire est bénéfique à la santé mentale. 

Donnez-vous le temps de changer

Tout comme avec une nouvelle routine d’entraînement, il faut être patient avant d’observer un changement. Peut-être ne ressentirez-vous pas immédiatement que votre résilience augmente. Commencez par identifier une ou deux des bonnes habitudes ci-dessus qui seraient relativement faciles à mettre en œuvre ou qui vous procureraient le plus grand bienfait, puis essayez de les appliquer tous les jours. Une fois que vous ressentez un changement bénéfique, ajoutez-en une autre.

N’oubliez pas de noter l’évolution de votre état afin de pouvoir réfléchir au chemin parcouru. En suivant l’évolution de votre niveau de résilience, vous pourrez déterminer ce qui ajoute de la puissance à votre « batterie » et ce qui la vide.

Si vous êtes en crise

Si vous êtes « en crise » ou que vous sentez cette crise approcher, demandez de l’aide. Le stress qu’entraînent la COVID-19 et tous ses bouleversements peut s’avérer trop intense pour beaucoup de gens, notamment pour ceux qui ont déjà des problèmes de santé mentale. En cas de crise, il faut concentrer ses énergies à aller mieux. Ce n’est pas le moment de travailler sur votre résilience. N’oubliez pas : vous n’êtes pas seul. Visitez le cmha.ca (https://cmha.ca/fr/trouvez-votre-acsm-locale) pour prendre connaissance des ressources d’aide disponibles dans votre province. Si votre lieu de travail a un programme d’aide aux employés, utilisez-le.