La pression croissante des gouvernements et des sociétés privées pour privatiser les services publics nuit aux travailleuses et travailleurs autochtones, noirs et racisés, et à leurs communautés. Le rapport de recherche du SCFP, La couleur de la privatisation, démontre à quel point les services à but lucratif aggravent les iniquités raciales et économiques chez les groupes qui sont déjà désavantagés en raison d’injustices passées et actuelles.  

La couleur de la privatisation présente les témoignages des membres autochtones, noirs et racisés du SCFP qui travaillent dans les établissements postsecondaires, les soins de longue durée, les hôpitaux, les services sociaux et les services d’utilité publique. Le rapport expose également le rôle de la privatisation dans la crise du logement au Canada et les difficultés vécues par les membres du SCFP devant cette crise.

Les sociétés privées et leurs actionnaires tirent profit de la privatisation des services publics. Le rapport montre la façon dont ces profits se font au détriment des personnes noires, autochtones et racisées qui travaillent dans des services sous-traités, ou qui dépendent de ces services.

Le rapport révèle que la privatisation abaisse les salaires, détériore les conditions de travail et dégrade la qualité des services publics, laissant les travailleuses et travailleurs faire face à :

  • une diminution de la rémunération et des avantages sociaux;
  • des conditions de travail difficiles et une lourde charge de travail;
  • une insécurité d’emploi;
  • des actes de discrimination raciale, de harcèlement fondé sur le genre et de favoritisme;
  • une mauvaise qualité des services pour les personnes qui peinent à répondre à leurs besoins essentiels.

Par ailleurs, le rapport invite tous les ordres gouvernementaux à poser des gestes concrets en matière d’équité raciale et des genres, en protégeant les travailleuses et travailleurs et leurs communautés des conséquences de la privatisation. Les gouvernements et les employeurs du secteur public doivent :

  • mettre fin à la privatisation des installations et des services publics, notamment à la sous-traitance, la forme la plus courante de privatisation;
  • empêcher les sociétés privées de se livrer au transfert de contrats, qui empiète sur les droits des travailleuses et travailleurs, en élargissant les obligations du successeur dans les lois du travail;
  • réviser la Stratégie nationale sur le logement afin de reconnaître que la solution ne réside pas dans les logements à but lucratif et d’assurer à chaque personne le droit à un logement adéquat;
  • recueillir et communiquer des données sur les salaires, les avantages sociaux et les conditions de travail des travailleuses et travailleurs autochtones, noirs et racisés.

Ce rapport présente également les façons dont le SCFP doit renforcer son engagement à promouvoir l’équité et à lutter contre la privatisation et le racisme. Le SCFP, les sections locales et les membres devraient poser les actions suivantes :

  • Veiller à ce que les expériences vécues par les membres autochtones, noirs et racisés guident nos efforts de lutte contre la privatisation et contribuent à définir nos priorités en matière de négociation.
  • Recueillir et communiquer des données sur les salaires, les avantages sociaux et les conditions de travail et de vie des membres noirs, autochtones et racisés du SCFP.
  • Continuer de négocier de solides protections dans les conventions collectives qui défendent l’équité et luttent contre la privatisation et le racisme.
  • Continuer de négocier la parité salariale entre les membres dans les secteurs privé et public.
  • Élaborer des clauses qui répondent aux besoins et aux droits des membres en matière de logement.

Le rapport aide à faire progresser le quatrième objectif de la Stratégie du SCFP de lutte contre le racisme en présentant les expériences vécues par les membres autochtones, noirs et racisés. Renseignez-vous sur la Stratégie et les façons dont vous et votre section locale pouvez contribuer à sa mise en œuvre.