Candace Rennick | Secrétaire-trésorière nationale

Nous nous trouvons à un moment charnière de notre histoire. Nous courons le risque de revers majeurs. La misogynie, le racisme, la violence et la haine sont en hausse. La plupart des gouvernements au Canada sont conservateurs ou pires, et leurs chefs poussent la politique canadienne vers l’extrême droite. Et ce, à un moment où notre économie entre en récession, où la banque centrale prône une fois de plus l’austérité, où les employeurs se rebiffent et où travailleuses et travailleurs sont au bout du rouleau.

La pandémie nous a toutes et tous durement touchés, mais les plus vulnérables l’ont vécue plus difficilement que les autres. Les inégalités sont devenues impossibles à ignorer, tout comme la fragilité de notre économie.

Devant les points faibles de notre filet de sécurité sociale, nous avons utilisé notre force et notre solidarité pour exiger mieux. Et nous avons remporté de grandes victoires.

Tant au niveau fédéral que dans plusieurs provinces, nous avons obtenu un minimum de 10 jours de congé de maladie payé. Nous avons obtenu un congé payé en cas de violence conjugale pour presque tous les travailleurs et travailleuses au pays. Et après 50 ans de campagnes acharnées, nous avons convaincu le gouvernement fédéral d’accorder la priorité aux services éducatifs à la petite enfance universels.

Nous avons obtenu ces gains, et bien d’autres, grâce au travail sans répit et à une lutte constante menée par une diversité de femmes, notamment des femmes du SCFP, de divers secteurs et horizons, qui ont pris les devants.

Cela démontre que la victoire est possible lorsque nous nous mobilisons, lorsque nous nous fixons des attentes élevées et que nous nous battons de notre mieux pour les atteindre. Mais c’est aussi la preuve que nous ne gagnons que lorsque nous faisons de la place à tous nos membres dans le leadership de notre syndicat.

La victoire est possible uniquement si nous refusons de laisser le racisme, la misogynie et les autres formes de discrimination ou d’oppression nous diviser.

Pour repousser les gouvernements de droite et faire de réels gains pour la classe ouvrière, nous devons bâtir un syndicat plus fort et plus inclusif, un syndicat qui se bat pour nous tous et toutes.

C’est pourquoi les recommandations du Groupe de travail pour un milieu syndical sécuritaire sont si importantes à la résolution des graves et persistants problèmes que sont le harcèlement sexuel, la violence fondée sur le genre et les autres formes de discrimination qui nous font reculer. Nous savons que ces problèmes sont systémiques. Et, comme tous les problèmes systémiques, ils sont ancrés dans la culture de notre syndicat, c’est-à-dire dans des façons de faire qui perpétuent l’iniquité, consciemment ou inconsciemment.

C’est pourquoi, à travers notre campagne L’eau, c’est la vie, le SCFP s’engage envers la réconciliation en soutenant les peuples autochtones dans leur lutte pour l’eau potable et leurs efforts pour protéger et recouvrer l’eau sur leurs territoires.

Nous devons creuser profondément pour redécouvrir nos racines. Nous devons mieux comprendre les divers obstacles auxquels chacun et chacune de nous fait face et construire des communautés, des milieux de travail et un syndicat plus inclusifs et équitables.

Et changer cette culture, rendre notre syndicat plus sécuritaire pour tout le monde, est une responsabilité collective et perpétuelle que nous avons ensemble. Cette lutte constante contribuera à nous rendre plus forts.

Cela ne peut plus attendre. Nous devons lutter ensemble pour bâtir une véritable solidarité, car ce n’est qu’avec cette unité que nous pourrons remporter les combats à venir.