En 2014, 8429 travailleurs ont répondu à la toute première enquête canadienne sur la violence conjugale au travail.
Un peu plus du tiers des répondants (33,6 pour cent) ont affirmé avoir vécu de la violence conjugale et que cela a eu des répercussions sur leur travail.
- Quatre-vingt-deux pour cent des répondants qui ont vécu de la violence conjugale affirment que celle-ci a nui à leur rendement au travail. Plus du tiers affirment qu’elle a nui aussi à leurs collègues.
- Près de neuf pour cent des répondants ont perdu leur emploi à cause de la violence conjugale.
- Près de la moitié des répondants qui ont vécu de la violence conjugale affirme que celle-ci a eu lieu au travail ou près de leur lieu de travail, sous forme d’appels et de messages injurieux ou obscènes, de traque ou de contacts avec les collègues ou l’employeur.
Les segments de la population qui rapportent le plus haut taux de violence conjugale sont les femmes, les travailleurs autochtones, les personnes handicapées et les travailleurs s’identifiant comme LGBTTI.
Parmi les répondants qui ont parlé de la violence conjugale qu’ils vivaient avec quelqu’un du travail, 13 pour cent seulement en ont parlé à leur syndicat.
Les répondants sont aussi susceptibles de recevoir de l’information sur la violence conjugale de la part de leur employeur que de leur syndicat, mais près des trois quarts n’en avaient pas reçu du tout. Seulement 10,6 pour cent des répondants pensent que leur employeur est conscient des cas de violence conjugale qui affectent ses employés. Ce chiffre est à peine plus élevé pour le syndicat, soit 11,3 pour cent. Cependant, plus de répondants s’attendent à ce que leur syndicat (87 pour cent) aide les employés aux prises avec de la violence conjugale, comparativement à leur employeur (62 pour cent).
Le SCFP est l’un des syndicats qui ont aidé le Congrès du travail du Canada et l’Université Western à concevoir et à administrer cette enquête. Les résultats serviront au SCFP comme aux autres organisations à faire de la sensibilisation interne et à réclamer des lois plus strictes, de meilleures dispositions dans les conventions collectives et de meilleurs programmes d’aide aux employés.
Il existe quelques modèles en matière d’intervention syndicale dans les cas de violence conjugale. En Australie, les syndicats ont obtenu un congé payé, la protection contre les représailles et des accommodements au travail pour les victimes. Au Canada, Unifor a obtenu la création d’un programme d’intervenantes auprès des femmes. Au Yukon, les enseignants ont obtenu cinq jours de congé spécial. Enfin, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes du Canada a des délégués sociaux qui aident leurs pairs qui vivent une relation familiale violente.
Si vous connaissez l’existence de clauses de convention collective ou de programmes sur la violence conjugale, dans les milieux de travail SCFP, veuillez nous en informer à egalite@scfp.ca
Pour en savoir plus sur cette enquête, visitez-le : http://congresdutravail.ca/enjeux-et-recherche/violence-conjugale-au-travail