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Nous savons tous ce qu’est le salaire minimum. Il devrait fournir suffisamment pour assurer sa subsistance. Mais qu’en est-il du salaire maximum? L’idée n’est peut-être pas aussi folle qu’elle ne le semble.

Les données compilées par le Centre canadien de politiques alternatives montrent que la rémunération moyenne des P.D.G. les mieux rémunérés au Canada a atteint 8 millions de dollars en 2012. C’est 379 fois le salaire minimum versé à un travailleur.

Le P.D.G. le mieux rémunéré au Canada, Hunter Harrison du Canadien Pacifique, a touché 49,1 millions de dollars en 2012, soit plus de 2300 fois le salaire minimum versé. Si on tient compte de l’inflation, les salaires des P.D.G. ont augmenté de 73 % depuis 1988, comparativement à un maigre 6 % pour le salaire moyen des travailleurs.

L’idée d’un salaire maximum n’est pas nouvelle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le président américain Franklin Roosevelt a proposé un salaire maximum de 25 000 dollars (environ 350 000 en dollars courants). Sa proposition n’est jamais devenue loi, mais les États-Unis et le Canada ont introduit des taux d’impôt progressifs atteignant jusqu’à 90 % pour les niveaux de revenu supérieurs. Ces taux qui ont été en vigueur jusqu’aux années 1970, n’ont pas pour autant ébranlé l’économie. Au contraire, cette période économique est souvent considérée comme « l’âge d’or du capitalisme », car la croissance économique et la productivité étaient beaucoup plus fortes qu’actuellement.

L’idée du salaire maximum a été relancée dans les années 1990 par l’activiste syndical américain Sam Pizzigati. Il a avancé que les plus riches et les plus puissants auraient intérêt à augmenter les salaires des travailleurs les moins bien rémunérés au lieu de s’enrichir à leurs dépens.

Une proposition visant à plafonner la rémunération des dirigeants à douze fois la rémunération de leurs travailleurs les moins bien rémunérés a suscité suffisamment d’appui pour être soumis à un référendum en Suisse à la fin de 2013. Elle a été rejetée par près de 65 % des gens. L’appui populaire obtenu (35 %) n’est toutefois pas négligeable.

Au moins, les Suisses ont eu le courage de consulter la population.