Le SCFP 2316 sonne l’alarme après avoir avisé la Société de l’aide à l’enfance de Toronto que de graves pénuries de personnel, une réduction des services, des charges de travail beaucoup trop lourdes et des années de sous-financement de la part du gouvernement ont mis le système de protection de l’enfance au bord du gouffre, exposant ainsi à d’importants risques les enfants, les jeunes et les familles.

Dans une lettre envoyée à l’employeur (en anglais seulement), le syndicat attire l’attention sur le fait que les travailleuses et travailleurs de soutien et de première ligne peinent de plus en plus à répondre aux normes exigées par la Loi sur les services à l’enfance, à la jeunesse et à la famille. Le niveau d’épuisement professionnel est sans précédent, et on observe des lacunes importantes dans les services de protection de l’enfance.

« Le système est en train de s’effondrer », résume Aubrey Gonsalves, président du SCFP 2316, qui représente environ 460 travailleuses et travailleurs à la Société de l’aide à l’enfance de Toronto. « Quand le personnel de soutien et de première ligne n’en peut plus, ce sont les enfants et les familles qui en payent le prix. Nous craignons grandement que les conditions actuelles créent des risques graves et pourtant évitables pour la sécurité des enfants. »

Le SCFP 2316 dénonce la pénurie chronique de personnel, la suppression d’emplois et la réduction des programmes internes et de prévention, de même que la complexité croissante des cas et les attentes toujours plus élevées qui pèsent sur les travailleuses et travailleurs. Parallèlement, le syndicat note une augmentation des postes de direction et une attention tatillonne portée à la conformité, au détriment de l’offre de services relationnels qui aident vraiment.

« En raison du manque de services communautaires, notamment en santé mentale ou pour les personnes autistes ou les gens ayant une déficience intellectuelle, certaines familles se retrouvent dans le système de protection de l’enfance alors qu’elles ne devraient pas y être, et d’autres y restent plus longtemps que nécessaire, ajoute Aubrey Gonsalves. Ce n’est pas de la prévention. C’est une défaillance du système. »

Le président de la section locale pointe également du doigt les années de sous-financement chronique de la part du gouvernement de Doug Ford pour expliquer la crise actuelle.

« Ce n’est pas un accident. Les années de sous-financement ont fait en sorte que la Société de l’aide à l’enfance de Toronto ne peut plus – ou ne veut plus – fournir des services adéquats. Les travailleuses et travailleurs sont à bout, et les conséquences se font sentir chez les enfants et les familles aux quatre coins de la ville. »

« Le SCFP 2316 sonne l’alarme maintenant pour éviter la tragédie. On ne peut pas attendre qu’une ou un enfant soit gravement blessé, ou pire, avant de passer à l’action. L’employeur et le gouvernement doivent agir sans tarder pour accroître les effectifs, rétablir les services et remettre la sécurité des enfants au cœur du système. »