Le professeur de droit de la santé et auteur Timothy Caulfield a déclaré aux personnes déléguées que nous vivons actuellement une « crise du savoir », alors que la désinformation, la culture des célébrités et l’identité politique minent la confiance du public envers les institutions et la science.

Auteur du livre The Certainty Illusion et de plusieurs ouvrages à succès sur la santé et la culture populaire, Tim Caulfield considère cette tendance comme une menace directe à la santé publique et aux travailleuses et travailleurs de première ligne. Selon lui, la pandémie de COVID-19 a été un véritable incubateur de désinformation alors que les théories non fondées et conspirationnistes pullulaient sur les réseaux sociaux et ont fini par envahir notre quotidien.

« Certaines réponses sont clairement fausses, a lancé Tim Caulfield. C’est le moment d’agir — on nage en pleine crise, mais on peut changer la donne. »

Les exemples cités ont fait réagir la salle : des gens qui boivent de l’urine vieillie à la popularité croissante des suppléments alimentaires dont l’efficacité n’a pas été prouvée en passant par les thérapies intraveineuses vendues comme des élixirs de longévité. Il a mis les congressistes en garde contre les modes lancées par des célébrités qui banalisent des comportements à risque et encouragent le recours à des traitements coûteux et potentiellement dangereux sur le plan médical.

« L’appartenance politique influence désormais les convictions scientifiques. Les débats sur les vaccins ne portent plus sur les données : ils sont devenus des symboles d’identité politique », a-t-il déclaré, en soulignant que des questions autrefois scientifiques comme la vaccination, la fluoration de l’eau ou la lutte contre les changements climatiques sont devenues des lignes de fracture idéologiques.

La mise en garde lancée par Tim Caulfield était aussi un appel à l’action. Il a pressé les syndicats et les leaders du secteur public à promouvoir la littératie médiatique, à rappeler l’importance de vérifier les faits pour ralentir le partage impulsif de fausses informations et à faire entendre davantage le consensus scientifique, là où il existe. Les gens en qui on a confiance, comme les travailleuses et travailleurs de la santé et les membres des syndicats, ont un rôle essentiel à jouer pour rétablir la confiance.

« La science ne sauvera pas la science, a-t-il affirmé. On a besoin de votre voix. »

Il a exhorté les personnes déléguées à considérer la désinformation comme un enjeu qui touche à la fois les communautés et les syndicats — un enjeu qui exige de la vigilance, de la transparence et le courage de s’exprimer.

 « Si vous croyez en la science et en la vérité, alors ripostez. Exprimez-vous! Votre voix compte! », a-t-il conclu.