Après environ un an de négociations, les enseignant(e)s à temps partiel de l’Université Saint Mary’s ont atteint une impasse jeudi après-midi dernier. Ces travailleuses et travailleurs ont tenu un vote de grève la semaine dernière, et 87 % ont voté en faveur de moyens de pression.

« On a vraiment essayé de cibler ce qui préoccupe le plus nos membres, et on a participé à la rencontre de conciliation de jeudi dernier dans l’optique d’en ressortir avec une entente », explique Lauren McKenzie, présidente du SCFP 3912. « Malheureusement, l’employeur a refusé d’aborder toute proposition qui n’était pas explicitement liée aux salaires. »

Plusieurs points importants restent à négocier, dont l’amélioration du traitement, les nominations au sein du corps professoral et la durée des contrats.

« On n’a aucune sécurité d’emploi », déplore Erica Fischer, chargée de cours à temps partiel et vice-présidente du SCFP 3912. « On a des contrats distincts pour chaque cours que l’on donne, et chaque session, il faut repostuler encore et encore pour chacun d’eux. Personne n’a la garantie qu’il aura encore un emploi dans quelques mois. Et ça fait des années que ça dure. »

Les enseignant(e)s à temps partiel de l’Université Saint Mary’s demandent à ce que les chargé(e)s de cours ayant enseigné pendant au moins trois années consécutives puissent bénéficier d’une certaine garantie d’emploi. Ainsi, un(e) chargé(e) de cours qui aurait donné un cours chaque session pendant trois ans se verrait garantir un contrat pour un cours chaque session pendant les trois années suivantes. Si cette personne a plutôt donné deux cours chaque session pendant trois ans, elle aurait la garantie de pouvoir donner deux cours chaque session pendant trois autres années.

« Tout ce qu’on demande actuellement, c’est que les enseignant(e)s à temps partiel aient une sécurité de revenu au-delà de la session universitaire en cours. Mais l’employeur ne veut rien entendre », ajoute la vice-présidente de la section.

Il faut aussi souligner que les enseignant(e)s à temps partiel de l’Université Saint Mary’s sont parmi les moins bien rémunéré(e)s au Canada, recevant un traitement d’à peine 6 000 $ par cours chaque session. Même avec une charge de cours complète, cela représente un salaire de 28 000 $, tout au plus, de septembre à avril. 

Le SCFP 3912 représente environ 150 chargé(e)s de cours à temps partiel de l’Université Saint Mary’s. Il y en avait une trentaine de plus jusqu’en mai dernier, mais ces postes ont été supprimés depuis. Le SCFP estime qu’environ 30 % des cours enseignés à l’Université Saint Mary’s sont donnés par des enseignant(e)s à temps partiel.

« Avoir un salaire décent, des contrats à long terme et la possibilité d’obtenir un jour la permanence, ça améliorerait beaucoup notre qualité de vie », s’exclame Neil Balan, chargé de cours à temps partiel et membre du SCFP 3912. « L’université gagne vraiment à avoir des chargé(e)s de cours d’expérience, mais insiste sur le modèle contractuel pour pourvoir ces postes. Ce n’est pas logique. »