Le personnel hospitalier a manifesté mardi matin à Ottawa pour pousser le conseil municipal à abandonner son projet de règlement sur les « zones tampons », qui empêcherait de manifester devant les hôpitaux.
Ce rassemblement de protestation était organisé par le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) du SCFP, qui représente près de 10 000 travailleuses et travailleurs de la santé dans la ville.
En mai dernier, le Conseil municipal d’Ottawa a demandé à son personnel de rédiger, pour le printemps 2026, un règlement sur les « zones tampons » à l’exemple d’autres municipalités au Canada qui interdisent désormais les manifestations à proximité des hôpitaux, des centres de la petite enfance et des lieux de culte.
« Il s’agit d’un dangereux précédent qui porte atteinte au droit universel à la liberté d’expression protégé par la Charte », s’est insurgé le président du CSHO-SCFP, Michael Hurley.
Le règlement serait particulièrement délétère pour le personnel de la santé, essentiellement féminin. N’ayant pas accès au droit de grève, ce moyen de pression lui est précieux pour faire valoir ses droits.
« Pouvoir se rassembler et manifester devant les hôpitaux est le meilleur moyen, pour le personnel hospitalier, de sensibiliser la population aux aspects déplorables du milieu, notamment ses conditions de travail, la négligence envers la patientèle et la violence au travail. Les travailleuses et travailleurs de la santé n’ont déjà pas accès au droit de grève. Le syndicat fera tout en son pouvoir pour riposter aux tentatives visant à restreindre davantage leurs droits. »
Le CSHO-SCFP presse le Conseil municipal d’Ottawa de recourir à des campagnes d’éducation publique – et, au besoin, aux services de police traditionnels – pour contrer les divisions sociales croissantes à l’origine d’incidents de haine et d’intimidation.
« Les travailleuses et travailleurs de la santé savent trop bien que la société est en proie à une marée montante de haine et de violence, mais s’attaquer à leurs droits constitutionnels ne fait rien pour les protéger, ni pour protéger les familles ou la patientèle. La police dispose déjà de tous les moyens nécessaires pour faire face à cette situation. Nous contesterons ce règlement municipal dans la rue et devant les tribunaux », a ajouté Michael Hurley.