La semaine dernière, le premier ministre Doug Ford a annoncé qu’il obligeait le retour au bureau de l’ensemble des travailleuses et travailleurs des organismes et commissions de la fonction publique de l’Ontario, à raison de 5 jours par semaine, à compter de janvier. Cette politique, adoptée sans consulter les travailleuses et travailleurs, ne répond à aucun réel besoin. En plus d’être peu judicieuse, elle est aussi potentiellement irresponsable pour les finances publiques.

Depuis la pandémie, le travail hybride est la norme pour les 1 800 membres qui travaillent auprès de la population ontarienne à Santé à domicile Ontario. Cet arrangement a été normalisé puisqu’il leur permet de garder des liens forts les un(e)s avec les autres tout en permettant une certaine souplesse pour concilier travail et vie personnelle. L’employeur a vendu plusieurs de ses édifices, ce qui fait qu’il n’a plus la capacité d’accueillir tout le monde.

Même dans le modèle hybride actuel, où 60 % des travailleuses et travailleurs de bureau sont sur place à tout moment, l’organisation manque déjà d’espace. Et depuis la pandémie, Santé à domicile Ontario a été restructurée plusieurs fois. L’espace de travail est limité pour ceux et celles qui travaillent en présentiel. Les travailleuses et travailleurs n’ont plus de place attitrée, et ce depuis plus d’un an. Cela signifie que plusieurs employé(e)s se partagent parfois un même bureau, rendant difficile la gestion du travail. En outre, le gouvernement Ford a récemment déplacé des employé(e)s de Santé Ontario dans les bureaux de Santé à domicile Ontario, ce qui aggrave le problème.

Le SCFP estime que Santé à domicile Ontario aura besoin d’au moins 66 % d’espace de plus pour atteindre l’objectif de retour au bureau à temps plein pour tout le monde. Mais où pourra-t-on trouver tout cet espace? Comment le gouvernement prévoit-il financer cette expansion rapide? Si l’on prend l’exemple du désastreux réaménagement de Wellesley-Bay, les contribuables de l’Ontario peuvent s’attendre à davantage de mauvaise gestion, à des dépassements de coûts et à des retards importants.

Le gouvernement Ford doit réévaluer sa politique. Dans l’immédiat, il doit s’assurer qu’il y a assez d’espace pour répondre aux besoins des travailleuses et travailleurs qui viennent actuellement sur place 3 jours par semaine, et il doit s’engager à ne pas dépenser d’argent supplémentaire en immobilier simplement pour imposer une politique de retour au travail intransigeante. Nous demandons au gouvernement Ford de travailler avec nous pour élaborer un plan de gestion de l’espace de travail qui saura répondre le plus efficacement aux besoins des employeurs et des employé(e)s, et qui permettra à Santé à domicile Ontario d’attirer et de retenir le meilleur effectif possible.