La Composante d’Air Canada du SCFP a respectueusement exhorté la ministre de l’Emploi et des Familles, Patty Hajdu, à ne pas appliquer l’article 107 du Code canadien du travail afin de permettre la reprise des négociations et de laisser aux parties le soin de parvenir à une entente.

L’intégrité du processus de négociation collective dépend de la possibilité pour les parties de conclure une entente par le biais de négociations libres et équitables, sans ingérence indue.

Au lieu de poursuivre les négociations de bonne foi, comme la loi l’y oblige, Air Canada a choisi de se retirer des pourparlers et semble compter sur l’intervention du gouvernement.

Le 11 août dernier, le syndicat a soumis une proposition salariale révisée dans laquelle il avait retiré sa demande de longue date visant à obtenir le même rajustement salarial que celui accordé par Air Canada à ses pilotes. Malgré cette concession importante, Air Canada a refusé d’examiner sérieusement la proposition et n’a pas présenté de contre-proposition.

Le 12 août, le syndicat a apporté d’autres modifications importantes à sa proposition salariale. Le syndicat n’a reçu aucune réponse d’Air Canada. Ce n’est que lors de la réunion du 12 août avec la ministre Hajdu qu’il a appris que sa proposition avait été rejetée.

Le 12 août également, Air Canada a déclaré unilatéralement l’impasse et a quitté la table de négociation, pour ne plus y revenir. Ce jour-là, à l’insu du syndicat, la compagnie aérienne a demandé à la ministre, de manière inattendue et prématurée, d’appliquer l’article 107 pour empêcher une grève ou un lock-out.

La demande présentée par Air Canada à la ministre laisse clairement transparaître son intention de se retirer des négociations et de solliciter l’intervention du gouvernement.

Tôt le matin du 13 août, compte tenu du refus d’Air Canada de négocier, le syndicat a signifié son intention de déclencher une grève légale à compter du samedi 16 août. Quelques minutes plus tard, Air Canada déposait un avis de lock-out.

Le syndicat soutient que la bonne chose à faire pour Air Canada serait de revenir à la table de négociation pour reprendre les pourparlers de bonne foi et, donc, que la demande sollicitant l’intervention de la ministre en vertu de l’article 107 doit être fermement refusée.

La possibilité que la ministre intervienne n’a fait que dissuader Air Canada de négocier de bonne foi. La demande d’Air Canada doit être rejetée. Une telle décision réaffirmerait les principes de la libre négociation collective et obligerait Air Canada à revenir à la table de négociation – où elle devrait être – et à participer de bonne foi aux pourparlers, où les parties pourraient parvenir à une entente.