La grève aux Services canadiens de l’ouïe (SCO) se poursuit pour une neuvième semaine consécutive. Il n’y a aucun service d’interprétation, aucun accompagnement en santé mentale, aucun accès aux aides à l’audition et aucune négociation depuis plus d’un mois.

Le SCFP 2073, qui représente plus de 200 travailleuses et travailleurs soutenant des personnes sourdes, sourdes-aveugles et malentendantes en Ontario, a rencontré la direction des SCO pour la dernière fois le 21 mai. Cette dernière a quitté la table de négociation sans présenter d’offre, sans examiner les propositions du personnel et sans proposer de nouvelles dates pour poursuivre les négociations. Elle a précisé qu’elle ne retournerait à la table de négociation que si les travailleuses et travailleurs acceptaient, entre autres conditions, l’imposition d’un embargo médiatique.

Au cours des semaines suivantes, la pression exercée par les milieux politiques et communautaires sur la direction des SCO s’est accentuée. Plusieurs député(e)s du Nouveau Parti démocratique de l’Ontario ont exprimé leurs préoccupations, et des organismes représentant les personnes sourdes et malentendantes de la province ont mis en évidence les conséquences pour leurs communautés. Depuis ce temps, la direction des SCO refuse toujours de négocier.

Dans le but de mettre un terme à une grève qui nuit aux personnes sourdes de l’Ontario, le SCFP 2073 a posé un geste important en proposant un embargo médiatique à la direction du SCO. Dans une lettre remise aux avocat(e)s de la direction des SCO le 17 juin, le SCFP a ouvert la porte à un règlement négocié de bonne foi, en proposant que les deux parties assument conjointement les honoraires d’un médiateur externe pour une période déterminée, ainsi qu’un embargo médiatique tout au long du processus.

La direction des SCO n’a pas répondu à cette lettre.

« Si la direction des SCO avait véritablement l’intention de mettre fin à cette grève et de nous permettre de retourner au travail dans le but d’assurer la reprise des services pour les personnes sourdes en Ontario, elle se présenterait à la table de négociation. On a tout mis en œuvre pour relancer les pourparlers, car on est bien conscient(e)s des répercussions importantes de cette interruption de services. La direction des SCO ne démontre aucun empressement, ce qui ne peut être interprété autrement que comme un manque de considération envers les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes sourdes », a déclaré Mara Waern, présidente du SCFP 2073 et consultante en emploi auprès des SCO depuis plus de trente ans. « La communauté souhaite que cette grève se termine. Les travailleuses et travailleurs espèrent également qu’elle prendra fin. La direction des SCO est la seule qui continue à manifester son opposition. »

Il s’agit de la deuxième grève dans l’histoire des SCO, et de la deuxième sous la direction de Julia Dumanian. La dernière grève, survenue en 2017, n’a pris fin qu’au bout de dix semaines, grâce à l’intervention d’un médiateur indépendant.

Les membres du SCFP 2073 sont prêts à négocier et demeurent déterminés à conclure une entente de plusieurs années, afin de favoriser les investissements dans les services et de rattraper le retard accumulé après plusieurs années en deçà du taux d’inflation.