Le 29 avril dernier, après seulement deux jours passés à la table de négociation depuis que le syndicat avait envoyé à l’employeur, le 17 avril, un mandat pour entamer des négociations, la CSPAAT a surpris tout le monde en déposant un avis de non-constitution d’une commission, poussant ainsi les membres du SCFP 1750-OCEU vers la grève. Le syndicat s’est donc vu obliger de tenir le 1er mai un vote de grève en faveur de laquelle 96 % des membres ont voté. 

L’employeur n’a même pas attendu le résultat pour commencer à former des membres de la direction à effectuer le travail de l’unité de négociation. Le message est clair : la négociation ne s’annonce pas pour être de bonne foi.  

La Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) n’est pas financée par les contribuables, mais par les employeurs, en vue d’améliorer le régime d’indemnisation versé aux travailleuses et travailleurs de l’Ontario qui se blessent au travail. Cette année seulement, 4 milliards de dollars d’excédents ont été renvoyés aux employeurs.  

Chaque jour, le personnel compétent et dévoué de la CSPAAT s’assure que plus de 5,3 millions de travailleuses et travailleurs de quelque 325 000 lieux de travail puissent recevoir des indemnités et continuer à nourrir leur famille en cas de blessure ou maladie professionnelle. 

« Ça transpire la mauvaise volonté », a lâché Nicole Francis, déléguée syndicale en chef de la section. « Après seulement deux jours de négociation suivant le mandat, la direction de la CSPAAT réplique par cet avis de non-constitution d’une commission, alors que des propositions faites de bonne foi se trouvaient pourtant sur la table. » 

« C’est un refus pur et simple de négocier », s’est indigné Harry Goslin, président du SCFP 1750-OCEU. « On n’avait même pas évoqué la rémunération encore. L’employeur n’a réglé aucun des nombreux enjeux à négocier. Nous, on cherche toujours des solutions à la charge de travail indue, qui affecte sérieusement la santé et le bien-être de nos membres. » 

Le nombre de dossiers à traiter et la microgestion ne cessent d’augmenter, si bien que le taux de dépression et d’anxiété des travailleuses et travailleurs de la CSPAAT dépasse nettement la moyenne nationale. 

La direction pourra résilier la convention collective des membres du SCFP 1750-OCEU le 16 mai si aucun accord n’est conclu d’ici là.  

« Le syndicat a suggéré de recourir à des services de médiation indépendants, comme ceux utilisés par le gouvernement provincial et les travailleuses et travailleurs en éducation. Mais la CSPAAT, elle-même organisme gouvernemental pourtant, a refusé. C’est consternant! » a conclu Harry Goslin.