L’article d’opinion qui suit a déjà été publié dans l’édition du Hamilton Spectator du 22 avril 2025.

Sous l’assaut des attaques incessantes de Donald Trump contre nos emplois, notre économie et notre mode de vie, de plus en plus de gens affichent comme jamais auparavant leur fierté d’être canadiennes et canadiens.

Quand on demande à quoi tient cette fierté, une fois évoqués les classiques des publicités de bière et notre victoire de février au hockey sur les États-Unis, à la Confrontation des 4 nations, la plupart des gens diront que c’est notre façon de veiller les uns sur les autres qui leur parle le plus. Car que ce soit pour donner un coup de main au voisin qui a un pneu crevé à changer ou en assurant à tout le monde un accès aux soins de santé, au Canada, lorsque les gens ont besoin d’aide, on répond présent.

Nos services publics et notre filet de sécurité sociale ne sont pas parfaits, mais ils nous définissent et nourrissent notre sentiment de fierté envers notre pays. Et s’il est effectivement important d’acheter les produits d’ici, nous devons aussi nous rappeler que ce ne sont pas les milliardaires canadiens qui vont nous sauver dans cette guerre commerciale : les PDG des épiceries n’ont jamais eu de problème à faire monter le prix du sirop tout en arborant un chapeau à l’effigie de la feuille d’érable.

Protéger nos foyers et nos droits, c’est défendre ce qui fait véritablement et fondamentalement de nous des Canadiens et Canadiennes, comme le système de santé public et universel qui nous soigne lorsque nous traversons des périodes difficiles.

« Qui tiendra tête à Trump? » est devenu la question de l’urne. Nous savons que ce ne sera pas Pierre Poilievre, puisque comme Trump il planifie de faire disparaître les services publics et notre filet de sécurité sociale. Il n’osera jamais tenir tête à Trump, d’autant plus que son entourage et ses partisans aiment probablement Trump plus que lui.

Peut-on compter sur Mark Carney pour défendre les valeurs qui comptent réellement aux yeux des Canadiens et des Canadiennes, valeurs actuellement mises en péril par la guerre commerciale de Trump? À titre de président de Brookfield, Mark Carney a récemment supervisé l’acquisition du deuxième réseau hospitalier en importance d’Australie, un changement dans la foulée duquel six millions de personnes ont vu leur couverture d’assurance maladie leur être retirée et les séjours à l’hôpital ont commencé à être facturés à hauteur de 100 $ par nuit. Parallèlement, toujours avec Carney à la barre, la société Brookfield a été accusée de violer les droits des populations autochtones et de faire fi des préoccupations environnementales en Colombie, au Brésil, aux États-Unis… et au Canada.

Si Mark Carney ne rechigne pas à mettre en place en Australie un système de santé calqué sur celui des États-Unis, à violer les droits des populations autochtones et à bafouer les préoccupations environnementales un peu partout dans le monde, peut-on vraiment lui faire confiance pour préserver ces mêmes choses au Canada?

Selon les sondages d’opinion, les petits partis sont en train de se faire évincer. Or, si le passé est garant du futur, impossible de faire confiance à un gouvernement libéral majoritaire.

Rappelons-nous la dernière fois où le Parti libéral a obtenu une belle majorité sans grande opposition : c’était en 1993, alors que l’opposition de la gauche était ressortie très affaiblie des élections. Le pays ne s’est jamais vraiment remis des dégâts infligés au filet social par les budgets d’austérité de Jean Chrétien et de Paul Martin. Les transferts en santé avaient alors été sabrés et depuis, le nombre de lits pour 1 000 habitants n’a cessé de diminuer.

Le gouvernement fédéral a complètement cessé de financer le logement social, et les conséquences du retrait du marché des 20 000 nouveaux logements sociaux ou abordables que ce financement permettait de voir naître chaque année sont aujourd’hui terriblement claires.

En revanche, nous devons une grande partie de ce qui fait notre fierté d’être canadiens et canadiennes au NPD, avec le soutien des syndicats et de la société civile.

Si vous avez déjà pris un congé parental pour vous occuper de votre nouveau-né, si votre famille a accès à des services d’apprentissage et de garde d’enfants abordables de qualité, si vos parents ou grands-parents peuvent échapper à la pauvreté en recevant des prestations du Régime de pensions du Canada et de la Sécurité de la vieillesse, si vous avez déjà subi une intervention chirurgicale majeure ou eu besoin de soins intensifs sans avoir à hypothéquer votre maison pour les payer, et si vous faites partie des millions de personnes au Canada qui peuvent désormais consulter un dentiste sans frais ou avoir accès gratuitement à des médicaments vitaux contre le diabète ou à des contraceptifs grâce aux nouveaux programmes de soins dentaires et d’assurance médicaments, c’est au NPD (et aux mouvements des travailleuses et travailleurs) que vous le devez.

À l’approche des élections, moment charnière pour notre pays, nous devons tous et toutes nous rappeler ce fait important : nous avons besoin d’une forte représentation néo-démocrate au Parlement pour protéger nos services publics et notre filet de sécurité sociale, à la fois contre les attaques de Trump, mais aussi contre les pressions intérieures exercées par des gens comme Poilievre, qui veulent désintégrer nos services publics et les remplacer par des succédanés à l’américaine qui ne songent qu’au profit.