Face aux droits de douane imposés par Donald Trump et à la volatilité des marchés, les membres du SCFP s’inquiètent avec raison pour leurs pensions.

Voici comment fonctionnent généralement nos régimes de retraite : les cotisations collectées auprès des employeurs et des travailleuses et travailleurs sont investies dans des placements dans l’optique qu’elles gagneront ainsi en valeur avec le temps. Les prestations de retraite sont en partie constituées des cotisations, mais surtout du rendement des placements. La performance des marchés influe donc grandement sur les régimes.

Les marchés boursiers ont connu de fortes fluctuations en réaction aux droits de douane. Cela dit, les pensions sont aussi investies dans un ensemble d’autres actifs financiers : obligations, immobilier, etc. La valeur de ces actifs ne fluctue pas de la même manière que les marchés boursiers.

N’empêche, l’incertitude qui règne sur les marchés boursiers peut avoir des conséquences réelles sur les pensions, dépendamment du type de régime de retraite.

Dans le cadre des REER, des régimes à cotisations déterminées et des régimes à prestations cibles, les membres assument généralement tous les risques financiers. Quand le rendement des marchés est mauvais, les retombées ne sont pas garanties et les prestations peuvent diminuer. Selon le type de régime, différentes stratégies existent pour faire face aux difficultés, mais leur efficacité est sérieusement limitée. Les travailleuses et travailleurs qui ont des inquiétudes peuvent en parler à la personne qui administre leur régime (souvent l’employeur, mais pas toujours); elle pourra les aider à mieux comprendre ce qui se passe et à trouver des solutions.

Pour limiter le stress, le SCFP préfère habituellement les régimes à prestations déterminées (RPD), qui offrent des pensions stables et prévisibles. Une fois acquises, elles ne sont pas soumises aux variations des marchés. Les travailleuses et travailleurs ont besoin d’une telle sécurité de retraite.

Les RPD comportent tout de même certains risques. Si le rendement des marchés diminue, il peut être nécessaire d’augmenter les cotisations pour compenser les pertes. Dans un tel cas, les employeurs essaient parfois aussi d’éponger cette hausse de coûts à la table de négociation. Certains RPD garantissent la plupart des bénéfices, mais peuvent suspendre la protection contre l’inflation (indexation) lors d’une période économique difficile.

Heureusement, la plupart des RPD du SCFP sont aujourd’hui mieux positionnés que durant la crise économique de 2008. Les règles fiscales fédérales autorisent désormais les RPD à enregistrer des excédents plus importants qu’avant, ce qui leur permet de se prémunir contre les pertes des marchés. Le SCFP espère que, si nécessaire, ces surplus seront utilisés comme prévu pour maintenir l’équilibre des régimes et protéger les prestations des membres.

En 2008, les employeurs ont tenté de profiter de la crise financière pour transférer à leur personnel les coûts et les risques liés aux pensions. Si une telle tentative devait se répéter, le SCFP défendra avec vigueur les intérêts de ses membres à la table de négociation.

Rappelons par ailleurs que les prestations des régimes publics (la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec) ne sont pas soumises à la performance des marchés boursiers. Protégées de l’inflation, les prestations de ces régimes sont demeurées stables pendant la dernière crise financière. De plus, grâce au SCFP et au mouvement syndical, le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec ont récemment atteint de nouveaux sommets et devraient encore être bonifiés dans le futur.

Dans un monde idéal, la sécurité économique des travailleuses et travailleurs à la retraite n’aurait rien à voir avec les aléas des marchés financiers. Malheureusement, notre système de retraite dépend en grande partie des rendements des placements, ce qui implique différents risques pour les travailleuses et travailleurs.

Mais ne vous inquiétez pas. Nos spécialistes des pensions de même que nos comités et administrateurs et administratrices d’expérience sont à l’œuvre partout au pays, ce qui fait que le SCFP est bien outillé pour vous aider à traverser ces temps difficiles de manière résiliente et solidaire.