Le Canada n’a jamais été aussi près d’avoir un régime universel d’assurance médicaments. La Loi canadienne sur l’assurance médicaments, présentée au Parlement en février 2024, sera examinée en troisième lecture ce soir à la Chambre des Communes. Une fois adopté, ce cadre législatif offrira une couverture immédiate pour les contraceptifs et les médicaments contre le diabète. Cette loi jette les bases en vue d’un éventuel élargissement de la couverture à tous les types de médicaments essentiels pour tout le monde.

Des leaders et des membres du SCFP ont rejoint Jagmeet Singh, le chef du NPD, et d’autres leaders syndicaux sur la Colline avant le vote. 

« Grâce à des décennies de lutte de la part des syndicats et des militant(e)s en santé, nous voilà un peu plus proche d’un véritable système de santé universel. Et cette avancée n’aurait pas été possible sans l’entente de soutien et de confiance entre le NPD et les libéraux », affirme Mark Hancock, le président national du SCFP. « Voilà ce qui arrive lorsqu’un gouvernement libéral doit travailler avec le NPD pour rester au pouvoir : on obtient des résultats! Et rappelons-nous que  les gouvernements conservateurs ne manquent jamais de s’attaquer à nos programmes sociaux. Déjà, Pierre Poilievre refuse de s’engager à maintenir ce régime s’il est élu. »

La loi sur l’assurance médicaments définira le cadre d’un régime universel d’assurance médicaments à payeur unique. La couverture immédiate des médicaments contre le diabète et des contraceptifs fera une grande différence pour les gens qui en ont besoin. Dix pour cent des Canadien(ne)s de 20 ans ou plus ont reçu un diagnostic de diabète; et les trois quarts de ces personnes ont recours à des médicaments d’ordonnance pour traiter leur condition, ce qui peut coûter jusqu’à 10 000 $ par personne annuellement. En d’autres mots, la couverture publique des médicaments contre le diabète se traduira par des économies de plusieurs milliers de dollars pour les personnes diabétiques.

« Au moins 7,5 millions de personnes au Canada n’ont pas les moyens de payer leurs médicaments, que ce soit parce qu’elles n’ont pas d’assurance ou parce que les médicaments prescrits par leur médecin ne sont pas couverts. C’est inacceptable », déclare Candace Rennick, la secrétaire-trésorière nationale du SCFP. « L’accès aux médicaments ne devrait pas dépendre de notre emploi, de notre employeur ou de notre capacité à accéder à un régime privé. Il s’agit d’une question essentielle en matière d’équité : trop de régimes privés d’assurance médicaments excluent les travailleuses et travailleurs à temps partiel et à faible revenu, qui sont en majorité des femmes ainsi que des personnes autochtones, noires et racisées. Avoir accès à un régime d’assurance médicaments devrait être un droit universel garanti par notre système de santé public. »

« Si on veut que ce régime fonctionne, il est essentiel d’avoir l’appui des provinces », ajoute Frédéric Brisson, vice-président régional du SCFP pour le Québec. « Avec un régime d’assurance médicaments complémentaire ou hybride, comme celui du Québec, les médicaments demeurent trop dispendieux pour bien des gens. Le recours à une combinaison de couvertures publiques et privées permet aux compagnies d’assurances et aux grandes sociétés pharmaceutiques d’empocher des profits faramineux. On a besoin d’un régime d’assurance médicaments qui place les gens avant les profits. »

Obtenir la couverture de deux catégories de médicaments est une victoire modeste, mais somme toute importante. Les syndicats, les travailleuses et travailleurs et les militant(e)s en santé devront maintenir la pression pour s’assurer que le ministre de la Santé travaille véritablement à l’expansion du régime et pour obtenir l’engagement du gouvernement à le financer adéquatement.

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