Les tensions demeurent vives sur la ligne de piquetage à la Ville de Prince Albert. C’est que l’employeur n’est pas pressé de ratifier l’entente de principe et il est réticent à signer le protocole de retour au travail qui ouvrirait la voie à des relations plus harmonieuses.
« On espérait que le conseil municipal convoque une assemblée extraordinaire pour permettre à nos membres de reprendre le travail le plus rapidement possible, mais non », déplore Cara Stelmaschuk, vice-présidente du SCFP 882. « Le maire Greg Dionne aurait pu convoquer une telle réunion avec un préavis de 48 heures au lieu d’attendre l’assemblée ordinaire. Nos membres ont voté en faveur de cette entente il y a plus d’une semaine, mais les retards et les menaces de la direction municipale s’accumulent. »
Le mardi 5 décembre, le comité de négociation syndical a rencontré l’employeur et la conciliatrice spéciale Kristin Anderson pour négocier un protocole de retour au travail. C’est la procédure après une grève. Ce protocole vise à atténuer les conflits sur le lieu de travail. Il couvrait tout, depuis la protection contre les mesures disciplinaires injustifiées jusqu’à la protection de l’ancienneté et des vacances déjà programmées. En outre, le syndicat avait accepté de retirer sa plainte pour pratique déloyale de travail et les plaintes déposées en vertu du code d’éthique de la Ville.
Mardi soir, quelques heures seulement après avoir convenu d’un processus de retour au travail, Kevin Yates, directeur des ressources humaines, a informé le syndicat que la Ville n’était pas disposée à signer l’accord. Lors d’une réunion jeudi matin, M. Yates a présenté plusieurs nouvelles revendications, notamment que le syndicat convainque ses membres d’abandonner les accusations liées aux enquêtes policières en cours, notamment pour l’incident du 17 octobre où le maire Dionne a été filmé en train de heurter deux grévistes avec son véhicule à la ligne de piquetage.
« La Ville refuse de signer le protocole de retour au travail que son propre comité de négociation a accepté à moins que nos membres ne retirent leurs plaintes à la police », résume Janice Janzen, conseillère nationale au SCFP. « Pourtant, contrecarrer une enquête policière en cours, c’est inapproprié et potentiellement illégal. »
« Les tensions sont vives et la Ville continue de jeter de l’huile sur le feu, ajoute-t-elle. Parce qu’elle refuse de signer le protocole, nous n’avons d’autre choix que de piqueter devant les installations et les événements municipaux, y compris le spectacle de La Petite Sirène. Nous continuerons à retarder la circulation en traversant les accès à pied. Nous sommes conscients des perturbations que cela entraîne, mais il existe une solution toute simple : que la Ville signe le protocole de retour au travail dûment négocié dans les plus brefs délais. »
« On sait que le public est prêt à nous voir reprendre le travail. Et on est prêt à le faire, à fournir les services sur lesquels compte la population de Prince Albert. »