Ce mercredi midi, quelques centaines de personnes ont manifesté devant l’Institut Philippe-Pinel pour dénoncer les risques pour la population découlant du roulement de personnel excessif. Il s’agit d’employés de l’Institut ainsi que d’autres membres du SCFP dans la santé et les services sociaux.

Sur papier, l’Institut compte présentement 840 employés syndiqués, mais si l’on déduit les nombreuses personnes en congés de maladie, sans solde, parentaux, etc., il n’en reste que 689 actifs. Quant aux plaintes à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), elles ont augmenté de 800 % depuis 2022.

Le syndicat, section locale 2960 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), souligne en particulier la pénurie d’intervenants spécialisés en pacification et en sécurité (ISPS) chargés des interventions d’urgence dans l’établissement. Ces ISPS quittent en flot continu pour aller travailler dans le système carcéral provincial ou fédéral de même que les corps policiers où les salaires et conditions de travail sont meilleurs. Plus de 150 d’entre eux sont partis au cours des deux dernières années.

« Il ne faut jamais oublier que la qualité de la prise en charge à l’Institut Pinel est vitale pour la santé et la sécurité de l’ensemble de la population du Québec. Elle contribue à prévenir des tragédies semblables à celles survenues à Laval en février, à Amqui en mars dernier ou à Louiseville en mars également, où une policière a été tuée par un patient reconnu cinq fois non criminellement responsable de ses actes », d’illustrer Marie-Eve Desormeaux, présidente du SCFP 2960.

« Nous réclamons donc aujourd’hui une meilleure prise en charge du risque, que ce soit pour nos membres, trop souvent victimes d’agressions violentes, ou pour la population. Cela passe notamment par des relations de travail de qualité, et les syndicats de l’Institut Pinel viennent d’ailleurs de demander de l’aide du ministère du Travail sur cet enjeu », d’ajouter Marie-Eve Desormeaux.