Voici une déclaration de Laura Walton, aide-enseignante et présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO-SCFP).
« Cet après-midi, les travailleuses et travailleurs de l’éducation de l’Ontario ont retrouvé leurs droits. L’ombre de la loi 28 étant levée, ils peuvent maintenant se concentrer sur la conclusion d’une convention collective équitablement négociée et qui répondra aux besoins des élèves, des familles et du personnel.
Cette loi n’aurait jamais dû être adoptée. La loi 28 imposait un contrat de quatre ans truffé de concessions. Celui-ci aurait plongé davantage d’entre nous dans la pauvreté tout en nous privant de nos droits garantis par la Charte et de tout moyen légal de riposter.
Les élèves et les parents ont besoin de garanties de financement pour croire que les services sont fournis dans les écoles.
Les conseils scolaires ont également besoin que le gouvernement fasse un investissement significatif. Ils sont dans l’impossibilité d’embaucher et de retenir du personnel. Nos écoles vivent une crise, parce que personne ne veut travailler pour un salaire de misère, être licencié plusieurs mois chaque année et être continuellement méprisé et sous-valorisé par l’État.
L’inflation galopante force de plus en plus de nos membres à recourir aux banques alimentaires ou à choisir entre payer leur loyer ou leur voiture. Nous avons besoin d’une augmentation de salaire significative juste pour nous en sortir.
Nous n’abandonnons pas notre combat pour la réussite des élèves et de bons emplois. »
En septembre-octobre 2021, avant la forte hausse de l’inflation de cette année, les travailleurs et travailleuses de l’éducation ont répondu à un sondage du SCFP sur les impacts d’une décennie de restrictions salariales de l’État.
Voici quelques témoignages partagés par les répondantes et répondants :
- « Les membres du SCFP du secteur de l’éducation travaillent fort et sont nettement sous-payés. Une personne travaillant à temps plein devrait être en mesure de subvenir aux besoins de sa famille. C’est démoralisant de devoir compter sur les autres ou de devoir trouver un deuxième emploi. Je suis une mère célibataire ; je veux que mes enfants sachent qu’en travaillant fort on peut réussir dans la vie. » – Une aide-enseignante
- « Actuellement, les salaires sont une des principales raisons pour lesquelles on ne trouve pas de personnel occasionnel. » — Une aide-enseignante
- « Nous travaillons bien plus d’heures que ce pour quoi nous sommes payés, parce que nous nous soucions des enfants. De ne pas recevoir un salaire décent, c’est une insulte, tout comme le fait de ne pas être payé pendant les vacances et de devoir attendre une éternité pour que l’assurance-emploi embarque. — Une éducatrice de la petite enfance accréditée
- « L’abordabilité est devenue presque impossible à gérer. Toutes les dépenses ont considérablement augmenté (nourriture, essence, vêtements, assurances, services publics, impôts), mais nos salaires stagnent. Ça ne peut plus durer. » — Un technicien
- « Étant célibataire, je n’aurai jamais les moyens d’acheter une maison. Parfois, je dois puiser dans mon épargne-retraite pour traverser l’été. Je suis constamment inquiète de savoir si j’aurai assez d’argent de côté pour mes trois mises à pied de l’année scolaire. Vais-je réellement pouvoir prendre ma retraite ? Si je dois laisser une facture impayée ce mois-ci, laquelle vais-je choisir ? Si ma voiture a un pépin inattendu, aurai-je les moyens de la réparer ? » — Une professionnelle/paraprofessionnelle
- « Je ne suis pas en mesure de remplacer ma voiture qui a dix ans et 400 000 km au compteur. » — Un employé de bibliothèque scolaire
- « Les membres du SCFP du secteur de l’éducation travaillent souvent en effectif réduit ou avec le strict minimum de personnel. Du coup, notre charge de travail est très importante, et notre rémunération devrait en tenir compte. De plus, mis à part les problèmes de personnel et de charge de travail, nos salaires ne suivent tout simplement pas l’inflation. — Une commis de bureau
- « Nous travaillons dur sans obtenir le crédit que nous méritons ; nous courons partout pour aider plusieurs élèves dans plusieurs classes avec de nombreux besoins différents, nous payons de notre poche pour les ressources et nous travaillons à la création de ressources pédagogiques dans nos temps libres. — Une professionnelle/paraprofessionnelle
- « Je suis un ouvrier spécialisé qui gagne quinze à vingt dollars de moins l’heure qu’un ouvrier équivalent du secteur privé. Mon conseil scolaire (RDSB) est à la recherche de gens de métier à embaucher, mais il ne reçoit aucun dossier de candidature à cause de la faiblesse du salaire. Il faut concurrencer les meilleurs salaires (au privé) pour disposer d’un service de maintenance complet. » — Un ouvrier spécialisé