Mardi, le Comité de négociation central, élu par 55 000 travailleurs et travailleuses de l’éducation de première ligne de l’Ontario, a présenté un ensemble complet de revendications de négociation au Conseil des associations de conseillers scolaires (CACS) et aux négociateurs du gouvernement provincial dans le but d’inciter le gouvernement Ford à intervenir une entente équitable avant septembre.
Si elles sont acceptées, les revendications de ces travailleurs et travailleuses pour la réussite des élèves et de bons emplois :
- Garantiraient une augmentation des services offerts aux élèves.
- Protégeraient les niveaux de service contre les coupures.
- Résoudraient les problèmes de recrutement et de rétention des travailleurs et travailleuses des conseils scolaires.
- Augmenteraient le financement public alloué à l’éducation des enfants après dix ans de compressions réelles.
« Sans notre travail acharné et notre dévouement, les écoles de l’Ontario ne fonctionneraient tout simplement pas », a déclaré Laura Walton, aide-enseignante et présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP. « Mes collègues et moi avons répondu à l’appel tout au long de cette pandémie. Nous étions souvent les seul(e)s employé(e)s dans les écoles. Nous avons assuré la propreté et la sécurité des écoles et nous avons fourni des services aux élèves qui ne pouvaient pas apprendre à distance ».
« Les coupures réelles apportées par le gouvernement provincial au financement de l’éducation ainsi que les décisions discrétionnaires des conseils scolaires visant à réduire le personnel ont mis plusieurs travailleurs et travailleuses de l’éducation au bord de la pauvreté tout en mettant en péril la réussite des élèves », a observé Mme Walton. « Les élèves et les travailleurs et travailleuses méritent mieux que les miettes que ce gouvernement nous jette à la figure. Mes collègues et moi sommes donc prêt(e)s à nous battre pour obtenir ce dont les élèves ont besoin en classe et ce dont nous avons besoin pour faire notre travail encore mieux ».
Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) calcule que le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford a réduit le financement de l’éducation de 800 $ par élève (ajusté en fonction de l’inflation) pendant son premier mandat. Avec deux millions d’élèves dans les écoles de l’Ontario, cela se traduit par une réduction de 1,6 milliard de dollars au cours de cette année seulement, une somme qui pourrait contribuer à améliorer le soutien aux élèves et à augmenter les niveaux de dotation afin de garantir la prestation de service et à augmenter les salaires des travailleurs et travailleuses de l’éducation.
Les travailleurs et travailleuses de l’éducation ont signifié leur avis de négocier avec la Couronne et le CACS le 3 juin, le lendemain des élections provinciales et le premier jour où ils(elles) pouvaient légalement le faire. À la réélection du gouvernement Ford, il restait 90 jours avant que la convention collective centrale des travailleurs et travailleuses de l’éducation ne vienne à échéance le 31 août. Jusqu’à présent, les négociateurs du gouvernement ne se sont rendus disponibles que deux fois, à savoir le 17 juin, puis 31 jours plus tard, le 18 juillet.
« L’été est le moment d’éviter le bouleversement des classes en septembre », a déclaré Mme Walton. « Le premier ministre Doug Ford a le pouvoir d’éviter d’autres perturbations pour les élèves cet automne. Il devrait intimer à ses négociateurs de conclure dès maintenant un accord avec les travailleurs et travailleuses, un accord qui nous paie suffisamment bien pour que nous ne soyons pas obligé(e)s d’occuper un deuxième emploi et qui protège l’éducation des enfants contre des réductions de services néfastes.
Faits en bref :
- Cinquante-cinq milles membres du SCFP-CSCSO sont à l’œuvre dans pratiquement toutes les catégories d’emploi du secteur de l’éducation, à l’exception des enseignant(e)s et des gestionnaires. La contribution de chacun(e) de ces travailleurs et travailleuses de première ligne est nécessaire à la réussite des élèves et la pénurie chronique de personnel menace la capacité des écoles à fournir tout ce dont les élèves ont besoin.
- Selon un rapport intitulé Les salaires des travailleurs de l’éducation en Ontario : l’impact de dix années de compressions publié ce printemps, les travailleurs et travailleuses de l’éducation de l’Ontario sont les moins bien rémunéré(e)s du secteur, gagnant en moyenne seulement 39 000 $ par année. Les travailleurs et travailleuses de l’éducation de première ligne sont en majorité des femmes. Bon nombre d’entre elles sont licenciées chaque été et doivent compter sur l’assurance-chômage, si tant est qu’elles peuvent y prétendre.
- Au cours de la dernière décennie, les salaires des travailleurs et travailleuses de l’éducation ont chuté considérablement en dessous de l’inflation. Cela est dû en grande partie à l’interférence législative avec la libre négociation collective qui a utilisé le pouvoir de l’État pour limiter les hausses salariales pour les employé(e)s les moins bien rémunéré(e)s du secteur de l’éducation. Le Projet de loi 115, sous l’égide du précédent gouvernement libéral a gelé les salaires pendant deux ans. Le Projet de loi 124, sous le premier mandat du gouvernement progressiste-conservateur, a imposé une limite stricte de 1 % d’augmentation par année pendant trois ans, même si tout indiquait que celle-ci serait inférieure à l’inflation et aux tendances des autres secteurs syndiqués de l’économie.
- Le résultat de ces attaques contre les salaires et les droits de négociation collective des travailleurs et travailleuses de l’éducation a été que les accords salariaux de 2012 à 2021 s’élevaient à 8,8 % (composés) alors que l’inflation jusqu’à la fin de 2021 était de 19,5 %. Compte tenu un taux d’inflation qui dépasse largement les 7 % en 2022, la réduction salariale pour les travailleurs et travailleuses de l’éducation sera de 17 %.