Le gouvernement du Parti saskatchewanais a fait bien peu pour répondre aux difficultés de la classe ouvrière. En plus, il ouvre la porte à d’autres coupes et à la privatisation dans la santé, l’éducation, les bibliothèques, les universités et les services sociaux.
« Ce budget n’apporte aucun soulagement aux gens ordinaires qui peinent à joindre les deux bouts, déplore Judy Henley, présidente du SCFP-Saskatchewan. L’augmentation d’une année à l’autre de l’indice des prix à la consommation en Saskatchewan était de 4,7 pour cent en février, mais les salaires ne suivent pas. Nous avons le salaire minimum le plus bas du pays, et trop de gens — notamment dans nos secteurs les moins bien rémunérés comme les organismes communautaires — ont passé des années sans augmentation salariale significative pour faire face à l’inflation. »
La pandémie a braqué les projecteurs sur les failles de nos services publics. Or, malgré le besoin évident d’investissements supplémentaires, ce budget échoue sur plusieurs fronts. Le secteur de l’éducation demeure confronté à des contraintes budgétaires, l’augmentation annuelle ne suivant pas le rythme de la hausse des coûts de fonctionnement d’une division scolaire. Les organismes communautaires, comme les garderies, les foyers de groupe et les centres de traitement de la toxicomanie, ont reçu de faibles augmentations et aucun engagement à l’égard d’un financement pluriannuel.
« Ce budget passe complètement à côté de la marque lorsqu’il s’agit d’investir dans les services publics, ajoute Mme Henley. Ce que nous constatons, c’est un financement insuffisant des services publics et une porte ouverte à une plus grande privatisation des soins de santé. Nos écoles seront toujours surpeuplées, nos hôpitaux manqueront de personnel et nos organismes communautaires auront à peine assez de fonds pour garder leurs portes ouvertes. Il est également préoccupant que Scott Moe n’ait absolument pas reconnu la crise de dotation en personnel qui sévit dans le domaine des soins de santé. Il n’y remédie pas, ce qui entraîne de l’épuisement professionnel, la fermeture de centres de santé ruraux et une réduction des services. »
Judy Henley fait référence à une étude récente du Centre canadien de politiques alternatives qui conclut que la Saskatchewan a un problème de revenus. La province a diminué ses revenus dans plusieurs domaines pendant la pandémie. Ce budget va encore plus loin en offrant aux producteurs de pétrole et de gaz un congé de frais qui totalise 1,46 million de dollars, somme qui s’ajoute aux subventions.
« Avec le pétrole qui dépasse actuellement les 100 dollars américains le baril, ce ne sont pas les sociétés pétrolières et gazières qui ont besoin de respirer, ce sont les gens ordinaires. Ce budget poursuit la tendance du gouvernement du Parti saskatchewanais à accorder des allégements fiscaux à ses donateurs tandis que le reste d’entre nous paye plus à cause d’une fiscalité régressive : des hausses de frais d’utilisation et un élargissement de la TVP aux films, aux musées et aux parcs d’attractions. »
Le SCFP réclame la mise en place d’un système fiscal progressif pour que les particuliers et les sociétés à revenu élevé paient leur juste part d’impôt. Ce système devrait inclure l’introduction de nouveaux paliers d’imposition des particuliers pour les revenus les plus élevés, ainsi qu’un impôt sur la fortune pour les riches.
« La pandémie n’est pas terminée, rappelle Mme Henley. Les gens ont besoin de congés de maladie payés, d’équipements de protection individuelle et de salaires équitables. Et nos services publics ont besoin de gros investissements pour que nos citoyens et citoyennes puissent bénéficier de la qualité de vie qu’ils méritent. Ce budget n’apporte pas aux travailleuses, aux travailleurs et aux services publics le soutien dont ils ont besoin. Je m’inquiète des coupes qui s’en viennent, puisque nos institutions publiques feront face à un autre déficit de financement cette année. »