Plus de 1 500 éducatrices et éducateurs de la petite enfance (EPE), membres du personnel du secteur des services éducatifs à l’enfance, sympathisants et sympathisantes ont signé une lettre électronique demandant aux gouvernements fédéral et provincial de veiller à l’inclusion, dans l’accord sur les services de garde d’enfants en Ontario, d’une grille salariale et d’une stratégie pour résorber la crise croissante de la main-d’œuvre.
L’Ontario a jusqu’au 31 mars pour adhérer au régime fédéral de garde d’enfants, sans quoi elle risque de perdre plus d’un milliard de dollars en financement d’Ottawa. L’Association of Early Childhood Educators Ontario (AECEO) et la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance (OCBCC) ont publié une lettre ouverte dans laquelle elles réclament :
- une grille salariale incluant un salaire de départ de 25 dollars l’heure pour le personnel des services éducatifs à l’enfance, les aides-éducateurs et les aides-éducatrices ;
- un salaire de départ de 30 dollars l’heure pour les EPE ;
- un tarif journalier minimum pour les prestataires de services de garde en milieu familial agréés ;
- un ensemble d’avantages sociaux et des normes de travail décents, incluant des congés de maladie payés.
« La main-d’œuvre dans le secteur est rendue au point de rupture », prévient Rachel Vickerson, directrice générale de l’AECEO. « Les EPE sont épuisées, vannées ; beaucoup quittent le secteur, laissant les garderies à court de personnel. Le régime de garde d’enfants de l’Ontario doit immédiatement répondre à cette crise par une stratégie qui assurera la décence du travail et du salaire des EPE. »
La lettre explique en outre l’impact de la pénurie de main-d’œuvre et d’années de sous-financement chronique sur les services éducatifs à l’enfance, d’autant plus que de nombreuses garderies ont été contraintes de fermer définitivement pendant la pandémie, de limiter les inscriptions ou de modifier leurs heures d’ouverture. Le personnel de première ligne du secteur souligne que les problèmes de recrutement et de rétention du personnel entraveront considérablement le plan de l’Ontario visant à ajouter des places afin d’éliminer les listes d’attente, rapportent l’OCBCC et l’AECEO.
« Il n’y a pas de services de garde éducatifs à l’enfance sans main-d’œuvre en garderie », souligne la coordonnatrice politique à l’OCBCC, Carolyn Ferns. « Ces gens sont essentiels à la qualité des services. Le plan pancanadien de services éducatifs à l’enfance vise à augmenter le nombre de places en garderie pour servir davantage de familles, mais cela sera impossible sans un plan de recyclage et de recrutement d’EPE. »