Pour Maïtée Labrecque-Saganash, militante pour les droits autochtones et agente d’information pour le Conseil Cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James (CCSSSBJ), il y a un avant et un après la mort de Joyce Echaquan. Cette Atikamekw de Manawan, s’est filmée juste avant son décès dans un hôpital à Joliette au Québec. Sous une pluie d’insultes, on la voit supplier pour obtenir de l’aide.
« De dire que le racisme systémique touche seulement le Canada anglais est faux. Pourtant, le gouvernement du Québec nie qu’il en existe, mais la vidéo de Joyce Echaquan a ouvert les yeux de plusieurs. Le racisme systémique est un concept tangible, mesurable et malgré cela, le gouvernement a de la difficulté à assumer que celui-ci est vécu par les communautés autochtones », a dénoncé Maïtée Labrecque-Saganash dans une vidéo présentée lors du congrès.
La jeune militante en sait quelque chose, car elle travaille dans une communauté au Québec qui a négocié le premier traité moderne conclu avec un groupe autochtone au Canada, accordant à la nation crie et au peuple cri d’Eeyou Istchee une gamme étendue de pouvoirs incluant la gestion des ressources naturelles, l’administration de la justice, le développement économique et social, l’éducation, le gouvernement local et les services de santé et services sociaux.
« Le problème est que la nation crie se déploie du Québec jusqu’à la Colombie-Britannique, mais la communauté juste de l’autre côté de la frontière ne bénéficie pas du traité à cause de la frontière coloniale, celle entre le Québec et l’Ontario », a souligné la conférencière.
Un rôle pour les syndicats?
En conclusion, Maïtée Labrecque-Saganash a expliqué que dans son travail de tous les jours, elle donne des formations à des membres des communautés autochtones afin qu’ils et elles puissent mieux naviguer dans les systèmes canadien et québécois.
« Nous avons des droits. Que ce soit dans le système carcéral ou le système de la santé, il s’agit seulement de les connaître. Les syndicats peuvent soutenir les communautés autochtones en offrant des ressources pour la formation. Les personnes informées vont ensuite à leur tour donner au suivant en informant les autres membres de leur communauté », a-t-elle conclu.