L’Université Laurentienne annonçait aujourd’hui une première vague de licenciements massifs et de suppressions de programmes et le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn, ainsi que les dirigeants représentant les travailleurs des universités ont prévenu qu’il faudra des années pour réparer les dommages qui seront infligés dans le Nord de l’Ontario.
« C’est une triste journée pour le Nord de l’Ontario », a déclaré le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn, après que la Laurentienne ait annoncé plus tôt aujourd’hui qu’elle licencierait plus de 80 membres du corps professoral et éliminerait ou supprimerait plus de 60 programmes à l’établissement postsecondaire de Sudbury.
« Il est important de noter que l’annonce d’aujourd’hui n’est pas le dernier mot. Ce n’est que la première d’une série et d’autres mises à pied et suppressions de programmes complètement évitables pourraient très bien la suivre », a-t-il ajouté.
En février dernier, la Laurentienne a annoncé qu’elle demandait la protection contre l’insolvabilité conformément à la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). C’était la première fois qu’une institution publique demandait ce genre de protection en vertu de la loi qui a été créée pour les sociétés privées à but lucratif.
Selon David Simao, président du Comité de coordination des travailleurs des universités de l’Ontario, qui représente les travailleurs des universités du SCFP en Ontario, « l’annonce d’aujourd’hui aura des répercussions dans le Nord pendant plus d’une génération. On ne pourra jamais remplacer l’énorme perte de connaissances et de talents à la Laurentienne et il faudra des années, voire des décennies, pour réparer les dommages que les conservateurs de Doug Ford ont infligés au Nord de l’Ontario ».
Plus tôt cette année, alors que la Laurentienne annonçait qu’elle éprouvait des difficultés financières, le ministre des Collèges et Universités, Ross Romano, et le reste du caucus du gouvernement Ford ont choisi de ne pas intervenir pour fournir l’assistance financière nécessaire à l’Université. Cela n’a apparemment laissé à cette institution publique d’autres choix que de recourir à un processus juridique conçu pour traiter les faillites d’entreprises, un procédé qui ne prend en compte que les chiffres bruts et non ce qui est nécessaire pour le bien public.
M. Hahn a qualifié l’inaction des conservateurs de Doug Ford pour sauver la Laurentienne, « de l’un de leurs échecs les plus profonds, et potentiellement de grande portée, lorsqu’il s’agit de prêter main forte aux communautés comme Sudbury en ces jours difficiles. Nous nous faisons l’écho de la direction de l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario, qui a demandé aujourd’hui au ministre de faire la chose honorable et de remettre sa démission immédiatement ».
M. Simao a également demandé au gouvernement fédéral de « prendre des mesures immédiates pour modifier sa législation fédérale, la LACC, afin qu’elle ne soit plus jamais utilisée de cette façon ».