Une nouvelle enquête révèle que de nombreux travailleurs de soutien du secteur de la santé, en première ligne de la pandémie de COVD-19, subissent du racisme anti-asiatique.
C’est l’une des conclusions d’un sondage du Syndicat canadien de la fonction publique auprès de 1 877 membres qui travaillent dans le secteur manitobain de la santé.
Un membre sur cinq qui a répondu au questionnaire du SCFP et qui se déclare d’origine asiatique a personnellement été victime de racisme ou de sectarisme au travail au cours du dernier mois. En guise de comparaison, seulement un pour cent des répondants qui ne se sont pas identifiés comme étant d’origine asiatique ont déclaré avoir été victimes de racisme au travail au cours de la même période.
« Le racisme en milieu de travail et dans la société n’est jamais acceptable », soutient Debbie Boissonneault, présidente de la section locale 204 du SCFP, qui représente le personnel de soutien des soins de santé de l’Office régional de la santé de Winnipeg (ORSW) et de Shared Health. « Notre syndicat est solidaire de tous les travailleurs de première ligne de la santé qui sont victimes de racisme. Le SCFP demande à tous les Manitobains de dénoncer le racisme au travail, à la maison et dans la société. »
Au cours des derniers mois, le racisme et la xénophobie contre les personnes asiatiques ont explosé en Amérique du Nord en cette période de pandémie de COVID-19. Ce pic trahit un modèle de racisme réalimenté envers la population asiatique, un peu comme ce qui s’est produit pendant la pandémie de SRAS.
Le SCFP-Manitoba tient à faire écho aux responsables de la santé publique : l’origine ethnique ou géographique n’a rien à voir avec la COVID-19. En fait, ce sont souvent les communautés marginalisées qui sont les plus touchées par les pandémies, en raison de la discrimination et de la colonisation systémiques ou institutionnalisées. « Il y a d’autres courbes que nous devons aplatir en plus de celle du coronavirus », ajoute le président du SCFP-Manitoba, Abe Araya. « Le Manitoba n’est pas immunisé contre le racisme. Mais nous pouvons lutter contre ce fléau ensemble. »
Le SCFP exhorte ses membres confrontés à toute forme de harcèlement, de discrimination ou de racisme à communiquer avec leur employeur et à en informer leur syndicat. « Le SCFP ne tolère pas le racisme et la discrimination, renchérit M. Ayara. Notre syndicat est déterminé à soutenir nos membres victimes de l’ignorance et de la haine. »
L’enquête en ligne a été réalisée entre le 30 mars et le 5 avril. Le SCFP a invité ses membres à y participer par courriel et sur ses pages Facebook réservées aux membres.
Les répondants sont membres du SCFP et travaillent à l’ORSW, chez Shared Health, à la Northern Regional Health Authority et chez Southern Health-Santé Sud. L’enquête a également montré que les travailleurs de soutien en soins de santé ne reçoivent pas suffisamment de formation, d’équipement de protection individuelle ou de soutien du gouvernement.