COP25 MadridCharles Fleury | Secrétaire-trésorier national

En septembre dernier, des citoyens du monde entier ont pris part aux marches pour le climat dans le     but d’exiger des actions concrètes et immédiates pour sauver notre planète. La science est sans équivoque : les engagements de réduction d’émission de gaz à effet de serre pris par les pays signataires de l’accord de Paris en 2015 sont insuffisants. Ils ne peuvent limiter le réchauffement climatique et éviter une catastrophe qui ne saurait tarder.

C’est avec ce sentiment d’urgence que des syndicats de partout à travers le monde se sont rendus à Madrid pour COP25 en décembre. J’ai eu le privilège de diriger la délégation du SCFP composée de notre confrère Derek Benson, coprésident du Comité national de l’environnement et vice-président de la section locale 941 en Alberta, ainsi que des membres du personnel. De concert avec des représentants syndicaux et de membres de la société civile, nous avons fait pression sur les politiciens pour qu’ils adoptent des cibles plus ambitieuses d’ici 2020, dans le but d’arriver à zéro émission nette d’ici 2050. Nous reconnaissons que les pays peuvent utiliser les marchés du carbone pour atteindre leurs objectifs de réduction, à condition d’interdire les échappatoires qui permettent la double compensation.

Nous avons également rappelé aux gouvernements qu’ils ont le devoir d’assurer une transition juste vers une économie plus verte. Pour réussir cette transition, les travailleurs ont besoin de soutien et de formation. Nous avons aussi appelé les pays à placer au centre de leurs plans de lutte aux changements climatiques, la création de bons emplois écologiques par l’entremise d’une bonification des infrastructures et des services publics. De plus, nous avons demandé aux gouvernements de tenir leur promesse de consacrer 100 milliards de dollars annuellement d’ici 2020 au développement à faible émission en carbone dans les pays en développement. Nous avons souligné que la communauté internationale devait dédommager les pays en voie de développement pour les pertes et dommages, car ceux-ci sont particulièrement vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques.

Nous étions déterminés. L’énergie qui régnait a atteint son apogée lors de la Marche pour le climat, où des centaines de milliers de participants sont descendus dans la rue pour demander des actions immédiates. Dans la salle de conférence, les dirigeants politiques nous ont à peine entendus. Malheureusement, peu de progrès a été réalisé à la COP25. On était même en train de rejeter le principe de transition juste relativement aux droits de la personne et du travail. La lutte pour notre avenir n’est certainement pas terminée. Le SCFP continuera le combat au sein de notre syndicat, du Canada et dans le monde entier.

Le SCFP s’est engagé à réduire son empreinte carbone et à soutenir ses sections locales qui négocient des articles de convention collective sur le climat ou qui se dotent d’écodélégués dans leurs milieux de travail. Le SCFP consacre chaque année d’importantes ressources à la lutte contre les changements climatiques et à la lutte pour la justice environnementale.

Au niveau fédéral, nous continuerons de travailler avec le NPD pour forcer le gouvernement Trudeau à présenter un véritable plan pour lutter contre les changements climatiques. Ce plan devra avoir pour pierre angulaire des mesures qui appuient concrètement la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le respect des droits de tous les Canadiens et l’assurance d’une transition juste pour tous les travailleurs, leurs familles et leurs collectivités. Une première étape dans cette direction consisterait à ce que le Canada adhère à l’initiative des Nations Unies sur l’action climatique pour l’emploi lancée en septembre dernier, comme de nombreux pays l’ont déjà fait.