Angella MacEwen | Économiste du SCFP
Les changements climatiques entraînent des tempêtes et des inondations plus intenses, des canicules et des feux de forêt plus fréquents, ainsi qu’un risque accru de maladies transmises par les moustiques ou les tiques. Cela est préoccupant pour n’importe qui, mais, pour de nombreux travailleurs, il s’agit de risques nouveaux ou plus graves pour la santé et la sécurité au travail.
De nombreux membres du SCFP travaillent dans les services d’urgence et de sécu-rité, la santé, les services muni-cipaux, les communications et les services sociaux. Au cours des 30 dernières années, ceux-ci ont subi des compressions, des réductions d’effectifs, des fusions et des privatisations. Outre cette austérité permanente, les conséquences des changements climatiques commencent à modifier notre façon de travailler, selon notre lieu de résidence et nos tâches.
Par exemple, l’emploi des travailleurs qui rétablissent l’électricité ou qui organisent les opérations d’évacuation et de secours après une tempête devient plus exigeant et dange-reux. Et la multiplication des canicules et des maladies respiratoires causées par les feux de forêt et le prolongement de la saison du pollen accroissent la charge de travail des employés de la santé. De plus, ces facteurs, tout comme les maladies transmises par les insectes, affectent les personnes qui travaillent normalement à l’extérieur.
On peut gérer ces nouveaux risques de diverses manières. Nous pouvons essayer de les réduire au minimum grâce à nos comités de santé et de sécurité qui identifient des façons d’adapter nos lieux de travail. Nous pouvons aussi former des comités d’environnement pour soutenir cette adaptation et réduire notre empreinte carbone. Ces étapes sont importantes, mais il faut en faire beaucoup plus.
Les gouvernements peuvent prendre des mesures simples et concrètes pour lutter contre les changements climatiques et améliorer la santé et la sécurité des travailleurs. La modernisation des édifices publics crée des emplois, réduit la consommation d’énergie et procure des environnements de travail plus sains. Les municipalités doivent aussi investir dans l’infrastructure pour faire face aux changements climatiques : restauration des zones humides, ajout de digues pour se protéger des inondations et amélioration des infrastructures d’approvisionnement en eau. Il faut aussi rendre les déplacements vers le travail abordables, sécuritaires et moins stressants.
Nos villes devraient bénéficier d’un transport en commun régulier, fiable et bon marché. En campagne et entre les villes, il faut généraliser les solutions publiques comme la Saskatchewan Transportation Company, au lieu de les fermer comme l’a fait l’actuel gouvernement de la Saskatchewan.
Les travailleurs sont en première ligne de la crise climatique. Nous devrions être sur la ligne de front à trouver des solutions dès maintenant.