Bien que les électeurs de North Bay et de Sault Ste. Marie ON aient élu des députés conservateurs, un sondage récent montre que 72 pour cent des répondants n’appuient pas les énormes changements que le parti envisage d’apporter au système de santé de la province.
Commandé par le SCFP-Ontario et le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), le sondage s’est déroulé à la fin du mois de février. On a interrogé 552 résidents de la région de North Bay et de Sault Ste. Marie, deux circonscriptions remportées par les conservateurs.
« Si on envisage de transformer le système de santé à une échelle aussi grande, les Ontariens méritent d’être consultés. Selon beaucoup, ces changements causeront des années de chaos pour les patients », anticipe le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. « Le gouvernement a forcé l’adoption, par l’Assemblée législative, d’une loi qui permet aux conservateurs de M. Fedeli de procéder à cette restructuration, la troisième en un peu plus de vingt ans, sans se soucier de l’opinion des habitants de communautés comme North Bay et Sault Ste. Marie. Notre sondage montre que la population n’embarque pas dans cette idée. »
On a demandé aux citoyens de Nipissing et de Sault Ste. Marie s’ils soutenaient le plan conservateur visant à « restructurer » les hôpitaux (dont le nombre passerait de 150 à 30 à 50 mégahôpitaux) et à créer une nouvelle « superagence » chargée de la coordination des soins via les réseaux de santé locaux et l’organisme provincial réputé Action Cancer Ontario. On a aussi demandé aux répondants s’ils appuyaient la privatisation de plusieurs services de santé et s’ils pensaient que ce type de restructuration permettrait d’économiser de l’argent.
Seuls les répondants qui ont répondu à toutes les questions du sondage ont été inclus dans les résultats. Voici les faits saillants :
- 75 pour cent ne sont pas d’accord avec la fusion des 150 hôpitaux en 30 à 50 superhôpitaux;
- 76 pour cent ne croient pas que la fusion d’hôpitaux, de soins de longue durée et d’autres fournisseurs mettra fin à la médecine de couloir dans leur hôpital local;
- 72 pour cent ne soutiennent pas les plans de structuration proposés par les conservateurs;
- 77 % pour cent ne croient pas que l’Ontario ait besoin d’un autre niveau de bureaucratie sous la forme d’une superagence;
- 74 pour cent ne croient pas que l’ajout d’une nouvelle bureaucratie centralisée (superagence) permettra d’économiser de l’argent;
- 73 pour cent n’approuvent pas le recours à des sociétés à but lucratif pour fournir des services de soins de santé;
- 65 pour cent ne soutiennent pas le développement de la prestation privatisée des soins à domicile;
- 61 pour cent ne croient pas que la fusion de fournisseurs de soins de santé permettra à la province d’économiser de l’argent.
« La privatisation des services cliniques et de soutien est au cœur de la restructuration proposée par le gouvernement actuel », explique le président du CSHO, Michael Hurley. « Nos membres feront le nécessaire pour protéger les services qu’ils fournissent, à commencer par une journée autocollant des travailleurs de la santé contre la privatisation le 23 avril, suivie d’une grande manifestation à Toronto le 30 avril. Le personnel des soins hospitaliers, communautaires et de longue durée compte mobiliser l’opinion publique en faveur des soins publics. »
Environ 250 dirigeants du secteur hospitalier du SCFP tiennent leur congrès annuel à North Bay cette semaine. Ils participeront à un rassemblement mercredi à midi au bureau de circonscription de Vic Fedeli, situé au 165, rue Main E. Un rassemblement provincial en opposition à la restructuration du système de santé est prévu pour le 30 avril à Queen’s Park.
Des sondages similaires ont été menés dans des circonscriptions ontariennes détenues par les conservateurs. Les résultats de ces sondages seront publiés en avril et mai.