Même si le nombre d’enfants autistes inscrits aux écoles de Thames Valley (London) augmentera en septembre, des aides-éducateurs — les personnes qui viennent en aide aux élèves ayant des besoins particuliers — ont reçu un avis de licenciement ce mois-ci. En outre, les aides-éducateurs qui veulent obtenir leur diplôme en analyse du comportement de l’autisme (ACA) doivent annuler leur formation, faute de personnel pour les remplacer en classe.
Selon le syndicat représentant les aides-éducateurs et les moniteurs au conseil scolaire de Thames Valley (le Thames Valley District School Board ou TVDSB), l’éducation et le bien-être des élèves vont pâtir de la perte de 35 postes d’aides-éducateurs et du manque de personnel qualifié à œuvrer auprès des enfants autistes. Il prédit également que cette problématique est vouée à s’aggraver lorsque les changements apportés par le gouvernement au Programme ontarien de services en matière d’autisme (POSA) se feront sentir dans les écoles l’année prochaine.
« Il y aura moins d’aides-éducateurs en septembre, mais plus d’enfants autistes », résume Monique Greczula, aide-éducatrice au TVDSB et présidente du SCFP 7575. « Et on dit aux aides-éducateurs qu’on ne peut pas se passer d’eux en classe le temps qu’ils suivent la formation en ACA. La combinaison de ces deux éléments aura un impact négatif direct sur les élèves. »
Le SCFP attribue les licenciements directement aux coupures d’environ 300 millions de dollars dans les subventions à l’éducation annoncées par le gouvernement Ford le 15 mars, ainsi qu’aux changements apportés au POSA.
En mars, les surintendants du TVDSB ont déclaré aux représentants syndicaux que le conseil scolaire s’attendait à l’arrivée de plus de 500 élèves autistes dans les écoles de Thames Valley en raison des compressions au POSA. Même l’annonce, la semaine dernière, du report temporaire des compressions, un recul partiel du gouvernement Ford, n’aura probablement pas d’incidence significative sur le nombre d’enfants inscrits.
« Certains enfants autistes sont déjà revenus à plein temps au programme scolaire, explique Mme Greczula, et d’autres qui le fréquentaient à temps partiel arrivent à plein temps. Et nous prévoyons un nouvel afflux en janvier, parce que ce sera la fin de la prolongation de six mois du financement du POSA. Les licenciements d’aides-éducateurs et la pénurie de travailleurs spécialement formés ne feront qu’amplifier la pression accrue sur le système que cette demande entraînera. »
Le Conseil des syndicats ès conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) souligne que les postes d’aides-éducateurs sont en manque de personnel dans presque toutes les écoles de la province et que ces pénuries présentent des dangers, particulièrement lorsqu’on parle de personnes formées pour travailler avec les enfants autistes.
« Il n’y a jamais assez d’aides-éducateurs pour aider les enfants qui en ont besoin, alors que la demande pour leurs compétences est énorme », ajoute la présidente du CSCSO, Laura Walton. « Ces pénuries mettent tout le monde à l’école en danger. »
« Le gouvernement Ford a aggravé la situation, conclut-elle. Nous, travailleurs scolaires, allons passer les prochains mois à sensibiliser les parents, les enseignants et nos alliés à cette catastrophe imminente. Et nous pouvons prendre comme exemple les parents et les familles d’enfants autistes qui ont riposté pour le bien de leurs enfants, car nous nous battrons nous aussi pour les élèves. »