Les travailleurs des postes en grève bénéficient du soutien total du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et de ses 665 000 membres au pays.
Au cours de la campagne électorale de 2015, Justin Trudeau a dénoncé le gouvernement Harper pour avoir fait « reculer de nombreux droits fondamentaux qui affectent la capacité des travailleurs à s’organiser librement, à négocier collectivement de bonne foi et à travailler dans un environnement sécuritaire ». Pourtant, le gouvernement libéral dirigé par le premier ministre Trudeau s’apprête maintenant à légiférer pour forcer les travailleurs des postes à retourner au travail.
Son prédécesseur, Stephen Harper, avait fait la même chose en 2011, avec cette différence importante : il avait au moins permis un débat au Parlement. Or, les mesures procédurales abusives imposées par le gouvernement libéral permettront l’adoption du projet de loi de retour au travail par la Chambre des communes en quelques heures.
Les travailleurs des postes font la grève tournante pour exiger des salaires égaux et des lieux de travail plus sécuritaires. Au lieu de leur laisser la possibilité de négocier collectivement pour l’équité et la sécurité au travail, le gouvernement s’est clairement rangé du côté de la direction de Postes Canada. Cette décision de Trudeau et de la ministre de l’Emploi, Patty Hajdu, crée un dangereux précédent et envoie un message clair aux employeurs canadiens : pas la peine de négocier, nous serons toujours là pour vous tirer d’affaire.
C’est par la négociation collective qu’on améliore significativement la vie et les emplois des travailleurs. C’est pourquoi la Charte des droits et libertés protège le droit à la négociation collective. Justin Trudeau avait un choix à faire. Malheureusement, comme Stephen Harper et bien d’autres, il a choisi de saper les droits des travailleurs au lieu de les respecter et de les renforcer. En déposant ce projet de loi, Justin Trudeau a trahi non seulement les travailleurs des postes, mais tous les travailleurs du pays.