Le gouvernement libéral de la Colombie-Britannique a été le premier à imposer cet objectif après la récession de 2009. Cela s’est traduit par des gels de salaires pour l’ensemble du secteur public provincial, ce qui a en fait signifié des pertes de salaire réelles si on tient compte de l’inflation. Les conventions collectives subséquentes comportaient des augmentations salariales limitées.
D’autres provinces, comme l’Ontario, qui ont par le passé demandé des gels de salaires de deux ans à leurs employés du secteur public insistent maintenant sur des augmentations à coût nul dans les prochaines conventions. Cela ne fait qu’accroître le nombre d’années pendant lesquelles les travailleurs du secteur public de ces provinces recevront des augmentations salariales très limitées, voire inexistantes.
Le gouvernement libéral de la Nouvelle-Écosse demande également des augmentations à coût nul dans le cadre des négociations avec les travailleurs du secteur public. La province menace même de légiférer pour imposer son objectif.
Dans son offre initiale, la Nouvelle-Écosse proposait un gel des salaires de trois ans suivi d’une augmentation de 1 % les quatrième et cinquième années. La hausse salariale annuelle moyenne aurait donc été inférieure à 0,4 %, ce qui est inférieur à l’inflation. Si l’on tient compte de l’inflation, cela représenterait une perte salariale réelle de plus de 7 % sur cinq ans. La province propose maintenant des conditions un peu moins draconiennes, mais demande tout de même un gel salarial de deux ans et des augmentations subséquentes inférieures au taux d’inflation. Cela équivaut à une perte salariale réelle de 4 à 5 % pour la durée des conventions. De plus, le gouvernement néo-écossais veut imposer de telles réductions salariales à ses employés, même s’il s’attend à enregistrer un surplus l’année prochaine.
Ailleurs, les gouvernements libéraux du Nouveau-Brunswick et du Québec demandent à nouveau des concessions salariales de la part des travailleurs du secteur public, alléguant que celles-ci sont nécessaires à l’atteinte de l’équilibre budgétaire.
Le comportement des gouvernements libéraux provinciaux est extrêmement préoccupant. Alors que Justin Trudeau a été élu en promettant de stimuler l’économie, d’aider la classe moyenne et de négocier de bonne foi avec les travailleurs du secteur public, ses homologues provinciaux vont à contre-courant. L’approche positive promise au fédéral risque-t-elle d’être compromise par les libéraux provinciaux? Comme le nouveau premier ministre du Canada l’a souligné à plusieurs reprises, il est temps d’aller au-delà des politiques de peur et de division. L’économie canadienne dépend de ses travailleurs et il est préférable de travailler ensemble.