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Voici un récent article rédigé par le président du SCFP, Paul Moist, à propos d’une nouvelle mesure législative britanno-colombienne concernant les retraites.

Colombie-Britannique : Le régime de retraite des Libéraux passe à côté de la sécurité des retraites

Il s’est dit beaucoup de choses, dernièrement, sur la viabilité des régimes de retraite, et tout particulièrement des régimes à prestation définie. Les défis qui attendent ces régimes sont nombreux : démographie (les baby-boomers arrivent à l’âge de la retraite), faiblesse des taux d’intérêt, écrasement des marchés en 2008. C’est pourquoi le BC Pension Forum de cette semaine, qui réunissait secteur de l’investissement, monde syndical et gestionnaires de régimes, était si important.

Coorganisé par la BC Federation of Labour et la Shareholder Association for Research and Education (SHARE), ce forum offrait aux fiduciaires de régimes, membres de comités consultatifs et militants pro-régimes de retraite de débattre de gouvernance, de financement et d’investissement avec les gestionnaires de fonds, les décideurs et les grands penseurs nationaux et internationaux.

Ce genre de forum, nous en avons grandement besoin. Chaque Canadien devrait pouvoir prendre sa retraite dans la dignité. Or, de plus en plus de gens voient l’incertitude planer sur leur régime de retraite.

Plus de six travailleurs canadiens sur dix n’ont pas de régime de retraite au travail. Et les gens rejettent les mécanismes d’épargne personnelle du type REÉR – moins du quart des contribuables ont cotisé à un REÉR l’an dernier.

Plus de 40 pour cent des Canadiens s’attendent à prendre leur retraite plus tard qu’ils le prévoyaient. Plus de 55 pour cent se retrouveraient dans une situation financière difficile si le versement de leur paie était retardé d’une semaine. Lorsque le budget est trop serré, on a de la difficulté à épargner pour la retraite.

Accroître la sécurité de la retraite de tout le monde devrait faire partie des priorités du gouvernement. Pourtant, l’approche présentée par les Libéraux de la Colombie-Britannique accomplit très peu en ce sens.

Le projet de loi sur les régimes de pension agréés collectifs présenté hier permet l’existence d’un mécanisme de cotisations volontaires qui ressemblent beaucoup à un REÉR collectif. Ces régimes à cotisation volontaire définie n’arriveront pas à régler notre crise des retraites, parce qu’ils ne protègent pas les retraités autant que le fait le RPC ou un régime en milieu de travail à prestation définie. Rien n’oblige les employeurs à proposer ces régimes, à y cotiser ou à égaliser les cotisations des employés. Et puisque ce ne sont pas des régimes à prestation définie, les employés ne sauront pas quel montant ils toucheront lorsqu’ils seront à la retraite.

Uniquement sur ces points, le projet libéral n’arrive pas, d’une quelconque manière, à relever le défi de la sécurité des retraites. En fait, le projet libéral aidera beaucoup plus le secteur financier que les travailleurs canadiens.

Pourtant, il existe une autre solution, une solution qui gagne des appuis en provenance de tous les secteurs.

Le SCFP, de concert avec des organismes d’aînés, des banques, des organisations syndicales et des gouvernements provinciaux, appuie le renforcement du Régime de pensions du Canada. Dans son état actuel, le RPC ne fournit pas un revenu suffisant pour combler le manque à gagner dans le revenu à la retraite. En moyenne, le RPC représente un revenu mensuel de seulement 530 $. Imaginez les problèmes socioéconomiques qui nous attendent alors que les baby-boomers partiront à la retraite… et tomberont dans la pauvreté.

Le RPC a été conçu pour fonctionner de concert avec les régimes de retraite au travail et l’épargne personnelle, dans le but d’offrir à chaque travailleur une retraite sûre tout en assurant la sécurité économique du pays. Or, plusieurs régimes au travail vivent de graves difficultés de financement. Voilà qui souligne l’importance d’une solution publique qui marche pour tout le monde, et non seulement pour les gens capables de placer de l’argent dans des REÉR.

Nous souhaitons voir les prestations du RPC doubler graduellement pour tous les travailleurs. Selon notre modèle, en haussant graduellement les taux de cotisation au RPC d’environ trois pour cent sur sept ans, les prestations du RPC représenteront éventuellement 50 pour cent des revenus de retraite de tous les Canadiens, au lieu de 25 pour cent actuellement.

Il faut revoir tout le système de la sécurité de la retraite, au nom de la sécurité économique de tous les Canadiens. Et une hausse modeste de la cotisation au RPC constitue un bon point de départ. Cette proposition a déjà reçu l’appui de huit provinces représentant ensemble 80 pour cent de la population. Au nom de 627 000 travailleurs à travers le pays, le SCFP réitère son appel au renforcement du RPC et à un sommet national sur la sécurité des retraites organisé par le fédéral.

Paul Moist est le président national du Syndicat canadien de la fonction publique.